Une première tentative de lancement avait dû être abandonnée dans la nuit de mardi à mercredi, mais le décollage de la fusée Falcon 9 de SpaceX a ensuite eu lieu sans encombres à 01h06 jeudi depuis la base de Cap Canaveral, en Floride.
L'opération est plus délicate que les décollages habituels pour SpaceX, qui doit remplir l'alunisseur de son carburant cryogénique (méthane et oxygène liquides) juste avant de remplir sa propre fusée.
Première étape réussie
La mission, nommée IM-1, emporte l'alunisseur développé par l'entreprise texane Intuitive Machines, fondée en 2013. "Confirmé: l'alunisseur Nova-C s'est détaché et continue son voyage vers la Lune", a écrit la NASA, l'agence spatiale américaine, sur le réseau social X.
Le voyage sera rapide. Si tout se passe comme espéré, l'appareil tentera de se poser sur la Lune le 22 février, une semaine après son décollage.
Entreprise périlleuse
L'Inde et le Japon ont récemment réussi à se poser sur la surface lunaire, devenant les quatrième et cinquième pays à réussir l'opération, après l'Union soviétique, les Etats-Unis et la Chine.
Mais plusieurs entreprises privées, y compris une autre société américaine, ont elles échoué à reproduire cette prouesse.
Si Intuitive Machines y parvient, il s'agirait d'une étape historique pour le secteur spatial, qui marquerait en outre le premier atterrissage d'un engin américain sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans.
Odysseus dans l'espace
Le modèle de l'alunisseur envoyé mesure plus de quatre mètres de haut. L'exemplaire utilisé pour cette première mission a été baptisé Odysseus. Il emporte six cargaisons privées, dont des sculptures de l'artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune, mais surtout six instruments scientifiques de la Nasa.
Ce matériel doit permettre d'étudier un cratère près du pôle sud de la Lune, un environnement encore peu exploré.
C'est aussi sur le pôle sud lunaire que la Nasa souhaite faire atterrir ses astronautes à partir de 2026 au plus tôt, dans le cadre des missions Artémis. La raison: il s'y trouve de l'eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.
>> Lire à ce sujet : Les Etats-Unis repoussent le retour d'astronautes sur la Lune à 2026
Impliquer des sociétés privées
La mission s'inscrit dans un nouveau programme nommé CLPS, mis sur pied par l'agence spatiale américaine, qui a chargé des sociétés privées d'emporter sur la Lune du matériel scientifique, afin d'y préparer le retour d'astronautes.
En s'appuyant sur le secteur privé, la Nasa dit pouvoir envoyer davantage de matériel, plus fréquemment et pour moins cher qu'avec des véhicules lui appartenant. Le contrat signé par la Nasa pour cette première mission d'Intuitive Machines s'élève à 118 millions de dollars.
ats/doe