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Ten Ten, l’app qui fait fureur, dangereuse pour les ados?

L’application TenTen, qui fonctionne comme un talkie-walkie, fait un carton chez les ados
L’application TenTen, qui fonctionne comme un talkie-walkie, fait un carton chez les ados / 19h30 / 2 min. / le 10 juin 2024
C'est la nouvelle app française qui fait un tabac auprès des adolescentes et adolescents: Ten Ten, une sorte de "talkie-walkie" sur smartphone. Pourtant, l'outil préoccupe déjà les autorités françaises, qui ont mis en garde contre le risque de comportements intrusifs et de harcèlement.

Depuis un mois, elle fait beaucoup de bruit. Au sens propre comme au figuré. Disponible depuis avril pour les téléphones Android, et un peu moins d'un an sur iPhone, l'application Ten Ten permet d'envoyer des messages vocaux instantanés. Jusque-là, rien de révolutionnaire.

Mais à la différence d'un talkie-walkie traditionnel, l'app peut diffuser l'enregistrement audio sur le téléphone de votre contact via le haut-parleur. Et ce même lorsque son smartphone est en veille et que l’application est fermée.

En Suisse aussi, l'outil séduit majoritairement les 14-20 ans. Le concept? "C'est un appel que tu ne peux pas refuser", explique un utilisateur à Lausanne. Que vous soyez donc entre amis, ou en cours, quelqu'un peut soudainement se mettre à hurler via votre téléphone.

"Ça peut être un peu gênant", admet le jeune homme. Pour échapper à ces bruyantes surprises, l'utilisateur peut néanmoins enclencher le "mode avion" ou le "mode silencieux" de son smartphone. Encore faut-il y penser.

>> Écouter les explications de Pascal Wassmer :

CTRL+Z - Ten Ten, l’application qui transforme nos téléphones en talkie-walkie
CTRL+Z - Ten Ten, l’application qui transforme nos téléphones en talkie-walkie / La Matinale / 3 min. / le 7 juin 2024

Des téléphones confisqués

Dans l'ensemble, l'usage reste pour l'heure bon enfant, même si certaines écoles romandes ont déjà saisi des téléphones et sanctionné des élèves à cause de messages perturbateurs: bruits d'animaux, hurlements ou insanités.

En France, la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize a tenu à alerter des dangers que représente cette application. Elle pointe notamment du doigt le risque d'"intrusion dans la vie privée" et de "harcèlement en ligne".

"Barrière franchie"

En Suisse, on s'interroge déjà sur les risques liés au cyberharcèlement. Avec cette plateforme qui permet de communiquer à n'importe quelle heure, avec n'importe qui et n'importe où, une nouvelle barrière "est franchie", estime Anne-Florence Débois, responsable politique et média chez Pro Juventute.

En outre, l'application récupère les noms, numéros de téléphone et pseudos des personnes inscrites. Elle siphonne aussi des données sensibles comme l'adresse IP ou la localisation. Et si elle se fait un jour pirater, toutes ces données pourraient se retourner contre l'utilisateur.

Il reste désormais à confirmer si la nouvelle venue française - popularisée notamment grâce à TikTok - atteindra le succès planétaire de sa concurrente chinoise.

Sujet TV: Thibaut Clémence

Adaptation web: Doreen Enssle

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