Un collectif propose des outils pour accompagner les utilisateurs souhaitant quitter le réseau X
Avec ce boycott, les membres du groupe "Hello Quitte X" veulent reprendre le pouvoir sur internet, ne plus subir la loi des Gafam et refuser "cette récupération d'un réseau social (...) à des fins idéologiques et politiques par Elon Musk", a indiqué David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et membre du collectif, dans La Matinale de mardi. Ils refusent aussi "l'atmosphère de désinformation et de manipulation qui règne actuellement sur X, sans mentionner l'atmosphère de haine".
Outils concrets
Le collectif veut surtout accompagner les utilisateurs dans la migration vers des plateformes décentralisées, précise encore David Chavalarias. "On va développer des outils qui permettront de transférer les contenus et les connexions de X vers l'un des deux réseaux qui sont décentralisés que sont Bluesky et Mastodon."
Leur souhait est "d'accompagner les utilisateurs de X qui le souhaitent à aller sur d'autres réseaux sans perdre pour autant ceux qu'ils ont construits sur X", poursuit-il.
Le groupe propose des outils concrets qui permettent de quitter X en emportant l'archive de ses données, ses abonnés et ses comptes suivis, d'ici au 20 janvier, date de l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.
L'échéance permet d'expliquer la démarche à ses abonnés et, en même temps, de sensibiliser aux enjeux des réseaux sociaux.
Miruna Coca-Cozma / Charlotte Onfroy-Barrier / juma
De nombreuses entreprises suivent le mouvement de boycott
Face à la désinformation qui sévit sur X, plusieurs entreprises et groupes de presse ont quitté la plateforme, dont The Guardian.
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François-Xavier Lefranc, le président du directoire du quotidien Ouest-France, qui a annoncé fin novembre quitter X, explique qu'il s'agit d'une "plateforme dérégulée". "Son propriétaire estime que les insultes et menaces doivent circuler librement. Nous estimons que cet espace conversationnel est abîmé, antidémocratique et que nous n’avons rien à y faire."
Valentine Python, climatologue et ancienne conseillère nationale verte vaudoise, estime que depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau diffuse "la haine d'autrui" et "le déni scientifique". "En tant que climatologue, je ne voyais plus vraiment l'intérêt d'essayer de transmettre des informations fondées scientifiquement et de recevoir des déluges de propos haineux et de déni scientifique", souligne-t-elle dans Forum. Elle ajoute que si la désinformation "a toujours existé", on est aujourd'hui "confronté à une explosion de ce phénomène qui menace la bonne santé des démocraties".
Depuis qu'il est à la tête du réseau social Elon Musk a pris une série de mesures qui vont dans ce sens: 80% du personnel a été licencié, engendrant une diminution du nombre de modérateurs, le nouvel algorithme met en avant les contenus racistes et haineux, les comptes qui déplaisent au milliardaire sont fermés arbitrairement et le système de vérification des badges bleus est supprimé, laissant la possibilité à tous ceux qui peuvent payer d'obtenir ce badge sur leur compte.
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