Le laboratoire de Mackenzie Mathis a mis au point un nouvel outil "open source" baptisé SuperAnimal. Cette méthode est capable de reconnaître automatiquement, sans supervision humaine, l'emplacement de points-clefs, notamment les articulations, sur plus de 45 espèces animales, explique vendredi l'EPFL dans un communiqué.
Il est possible aujourd'hui de créer des modèles d'apprentissage profond, mais ils reposent sur un intense travail humain destiné à l'identification des points-clefs sur chaque animal. Cela peut déboucher sur des confusions, surtout lorsque l'on combine des bases de données. SuperAnimal "uniformise tout cela et rend notre modèle 10 à 100 fois plus performant que les outils actuels", écrit Mackenzie Mathis, dont les travaux sont publiés dans Nature Communications.
Etat de santé
Chercheuses et chercheurs rappellent que l'analyse comportementale peut donner beaucoup d'informations sur l'état de santé ou les intentions d'un être vivant. Difficile de faire dire à un cheval s'il est heureux ou s'il a mal en posant sa patte. Mais son corps, lui, exprimera la réponse à sa manière, par ses mouvements.
Pour qui sait les reconnaître, une boiterie ou des expressions faciales peuvent livrer des éléments intéressants: "L'intelligence artificielle a les capacités d'automatiser l'analyse de ces mouvements, aussi subtils soient-ils", relève le communiqué. De tels outils vont aussi permettre de supprimer les biais observationnels et aider les êtres humains à tirer des conclusions plus rapides et plus fiables.
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Développements attendus
La méthode SuperAnimal est une évolution d'une technique que le laboratoire de Mackenzie Mathis avait déjà distribuée sous le nom de "DeepLabCut". Ces avancées, accessibles à la communauté scientifique, devraient particulièrement intéresser les vétérinaires, de même que la recherche biomédicale, lorsqu'il s'agit d'observer le comportement de souris de laboratoire, observe l'EPFL.
D'autres espèces, comme des oiseaux, des poissons ou des insectes, devraient bientôt être intégrées dans le modèle.
Mieux comprendre ce que disent les animaux avec leur corps pourra être utile pour leur protection, la biomédecine et la recherche en neurosciences.
sjaq et l'ats