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Un vaste réservoir d'eau souterraine infiltré sous la croûte de Mars

Vue de la colline surnommée "Pinestand" prise par Perseverance. Les scientifiques pensent que les hautes couches sédimentaires empilées les unes sur les autres ont pu être formées par une rivière profonde et rapide. [NASA/JPL-Caltech - ASU/MSSS]
Un vaste réservoir d'eau souterraine sur Mars / Le Journal horaire / 20 sec. / mardi à 17:04
Une équipe de recherche américaine a trouvé les traces d'un vaste réservoir d'eau souterraine sur Mars, selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

En utilisant l'activité sismique (lire encadré) pour sonder l'intérieur de Mars, les scientifiques ont estimé que ces eaux souterraines pourraient recouvrir la totalité de la planète, jusqu'à une profondeur d'un à deux kilomètres. Ces conclusions se basent sur des données collectées entre 2018 et 2022 par la sonde spatiale InSight de la NASA.

Les 5 premiers kilomètres de la croûte martienne semblent secs; la nouvelle étude montre qu'une zone de roches fracturées située entre 11,5 et 20 kilomètres sous la surface est remplie d'eau liquide, soit un volume supérieur à celui qui aurait rempli les anciens océans martiens supposés. [Scripps institution of Oceanography, UC San Diego - James Tuttle Keane, Aaron Rodriquez]
Les 5 premiers kilomètres de la croûte martienne semblent secs; la nouvelle étude montre qu'une zone de roches fracturées située entre 11,5 et 20 kilomètres sous la surface est remplie d'eau liquide, soit un volume supérieur à celui qui aurait rempli les anciens océans martiens supposés. [Scripps institution of Oceanography, UC San Diego - James Tuttle Keane, Aaron Rodriquez]

Le réservoir ne sera probablement pas d'une grande utilité pour quiconque tenterait de l'exploiter pour alimenter une future colonie sur Mars, ont toutefois noté les trois chercheurs. Atteindre ce réservoir localisé dans les pores d'une couche magmatique, entre 11,5 et 20 kilomètres sous la surface, constituerait en effet un défi de taille.

"Comprendre le cycle de l'eau sur Mars est essentiel pour comprendre l'évolution de son climat, à la surface comme à l'intérieur", a indiqué l'assistant professeur à l'UC San Diego's Scripps Institution of Oceanography, Vashan Wright, premier auteur de l'étude. "Identifier où est l'eau et en quelle quantité est un bon point de départ", a-t-il ajouté.

"La mission a largement dépassé mes attentes", s'est réjoui Michael Manga, professeur de sciences de la Terre et des planètes à l'Université de Berkeley et dernier auteur de l'étude. "En examinant toutes les données sismiques recueillies par Insight, l'équipe a déterminé l'épaisseur de la croûte, la profondeur du noyau, la composition du noyau et même un peu la température du manteau".

La communauté scientifique a déjà envoyé plusieurs sondes sur Mars pour découvrir ce qui est arrivé à l'eau qui se trouvait sur la planète, il y a environ trois milliards d'années, et surtout pour découvrir si la vie a existé à un moment sur la planète rouge.

Selon les scientifiques, ces résultats suggèrent que l'eau ne se serait pas évaporée dans l'espace, mais aurait été absorbée et filtrée par les sols.

sjaq et l'ats

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Comme pour trouver des gisements de pétrole

Les scientifiques ont utilisé un modèle mathématique de la physique des roches, identique aux modèles utilisés sur Terre pour cartographier les aquifères souterrains et les gisements de pétrole, pour conclure que les données sismiques d'InSight s'expliquent le mieux par une couche profonde de roche ignée fracturée saturée d'eau liquide.

Les roches ignées résultent de la solidification du magma, une roche fondue sous l'action de la chaleur et de la pression dans les couche profondes de l'écorce d'une planète ou dans la couche supérieure de son manteau. Le magma chaud est moins dense que les roches mères et a tendance à remonter à la surface.