Des scientifiques de l'EPFL transforment du CO₂ en acétaldéhyde, une innovation qui pourrait rendre l'industrie plus verte

Des scientifiques de l'EPFL ont mis au point un nouveau procédé pour transformer le CO2 en acétaldéhyde. [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
Des scientifiques de l'EPFL ont transformé du CO2 en acétaldéhyde / Le Journal horaire / 36 sec. / hier à 15:02
Grâce à un nouveau procédé, des scientifiques de l'EPFL et de deux universités étrangères ont transformé efficacement du CO₂ en acétaldéhyde, un produit chimique précieux pour l'industrie. La substance est notamment utilisée dans la fabrication de parfums ou de plastiques.

Jusqu'à présent, l'acétaldéhyde était fabriqué à partir de matières premières extraites de combustibles fossiles comme le pétrole ou le gaz naturel, a expliqué lundi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

Selon l'EPFL, l'environnement profite doublement de l'innovation: d'une part, le gaz à effet de serre CO₂ est utilisé au lieu d'être rejeté dans l'atmosphère et, d'autre part, le nouveau processus réduit le besoin en combustibles fossiles pour la production d'acétaldéhyde.

Peu de sous-produits

L'équipe de recherche dirigée par l'EPFL a développé un nouveau catalyseur en cuivre. Des instruments de ce type s'étaient déjà révélés adaptés à cette transformation, mais jusqu'à présent, selon l'EPFL, ils souffraient d'une faible sélectivité. Ils ne se contentaient donc pas de convertir le CO₂ en acétaldéhyde, mais produisaient en même temps de nombreux sous-produits.

Lors des tests, le nouveau catalyseur a converti 92% du CO₂ en la substance chimique souhaitée. "Les résultats ont été remarquables", commente l'EPFL. En outre, le catalyseur a conservé ses performances pendant plusieurs cycles et ne s'est pas oxydé, même après avoir été en contact avec l'air.

L'acétaldéhyde étant un élément constitutif de nombreux autres produits chimiques, cette recherche pourrait être utile à de nombreuses industries, des produits pharmaceutiques à l'agriculture, estime l'EPFL. Des scientifiques de l'Université de Copenhague et de l'Université de Shanghai ont également participé à l'élaboration du nouveau catalyseur.

ats/ami

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