"Une défaillance est survenue sur une pièce essentielle de l'avion", a expliqué Bertrand Piccard, à l'origine de l'aventure de cet avion sans pareil. Son porte-parole a précisé qu'il s'agissait d'une pièce de télémétrie tombée en panne mercredi soir et qui doit venir de Californie.
Une "déception"
"Nous avons dû reporter le décollage à un autre jour, la pièce qui doit être remplacée sur le système télémétrique n'est pas compatible" avec l'actuel système, a ajouté Bertrand Piccard lors d'un point de presse sur la base militaire de Payerne, d'où l'avion devait décoller jeudi matin pour un vol de 25 heures.
Un tel projet est fait de "satisfactions et d'un tas de déceptions et de frustrations", a-t-il poursuivi. Ce genre d'incidents est le propre d'un projet "pionnier", a-t-il relevé. "C'est une grande déception pour nous mais cela rendra notre prochaine tentative plus réaliste", a encore assuré le concepteur de l'avion profilé comme une libellule, avec des ailes de l'envergure de celles d'un Airbus A340 (63,40 mètres) et un poids plume de 1600 kilos.
Bertrand Piccard n'a pas été en mesure de préciser à quelle date la prochaine tentative pourrait avoir lieu, une fois les réparations faites, en raison des conditions particulières nécessaires pour une telle expérience. "J'espère que ce sera le plus rapidement possible, car la fenêtre pour un vol de nuit se terminera fin juillet, début août", a-t-il ajouté, faisant valoir que c'était le premier revers subi par l'équipe en sept ans de travail.
Un test crucial pour l'avenir
Solar Impulse est un prototype unique en son genre qui utilise comme seule source d'énergie les quelque 12'000 cellules photo-voltaïques recouvrant ses ailes et qui alimentent les quatre moteurs électriques d'une puissance de 10 chevaux chacun. Elles permettent aussi de recharger ses batteries lithium-polymère de 400 kg.
L'avion a effectué son premier vol de jour le 7 avril et en a réalisé depuis une dizaine d'autres. Il devait tenter jeudi une nouvelle étape historique de son aventure révolutionnaire, destinée à démontrer la capacité de l'engin à voler de nuit.
Un test crucial pour le tour du monde que l'équipe espère réaliser d'ici trois ans. Les conditions météo étaient pourtant particulièrement favorables avec un temps estival. L'avion a en effet besoin d'une météo très clémente pour voler: peu ou pas de vent pour ne pas déstabiliser l'appareil et un ensoleillement important pour charger ses batteries avec les panneaux solaires.
agences/cer