C'est la première fois depuis 2005 que l'ONU publie de nouvelles estimations, en vue du sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) la semaine prochaine à New York (voir encadré). Les précédents chiffres de 2005 faisaient état de 536'000 décès maternels par année, mais la méthodologie est différente, ont précisé les Nations Unies.
L'objectif 5 fixé par l'ONU pour 2015 demande une réduction des trois quarts de la mortalité maternelle par rapport à 1990 (546'000 décès à cette date).
Malgré les progrès réalisés, cet objectif est encore lointain, constatent l'OMS, l'UNICEF, le Fonds mondial pour la population (FNUAP) et la Banque mondiale dans leur rapport commun. La baisse aurait dû atteindre 5,5 % chaque année, alors qu'elle n'a été entre 1990 et 2008 en moyenne que de 2,3 %.
Le taux de mortalité maternelle dans le monde a passé de 400 pour cent mille naissances en 1990 à 260 pour cent mille naissances en 2008.
Inégalités flagrantes
Les pays d'Afrique sub-saharienne et d'Asie du Sud représentent 87 % des 358'000 décès annuels, soit 313'000. Neuf pour cent des décès sont dus au virus du sida en Afrique. L'Afghanistan, le Tchad, la Guinée-Bissau et la Somalie ont eux les taux les plus élevés (plus de mille décès pour cent mille naissances).
Entre 1990 et 2008, 147 pays ont connu une baisse de leur taux de mortalité maternelle, dont 90 de plus de 40 %. Mais dans 23 pays il a encore augmenté et dans deux il a stagné.
La baisse du taux de mortalité est seulement de -26 % en Afrique sub-saharienne contre 66 % en Chine et -59 % en Inde.
L'amélioration des systèmes de santé depuis 1990, l'accès des filles à l'éducation, l'usage accru de la contraception sont avancés par les agences de l'ONU comme facteurs d'explication de cette baisse de la mortalité maternelle dans le monde.
ats/jeh