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Le nid douillet du vin au milieu de l'eau

400 bouteilles de chasselas ont pris place au pied du château.
400 bouteilles de chasselas ont pris place au pied du château.
Une expérience oenologique aussi inédite qu'originale a commencé mercredi au Château de Chillon: 400 bouteilles de chasselas 2009 ont été immergées au pied de l'édifice, à 30 mètres de profondeur. L'opération doit permettre d'observer l'évolution du vin en milieu lacustre.

Le caisson de métal zingué contenant ces "Clos de Chillon" et "Aigle Les Murailles" a été pendu le long de la falaise immergée au bord de laquelle est construit le Château de Chillon (VD). Cet à-pic descend dans le Léman jusqu'à 80 mètres de profondeur.

"A 30 mètres, nous devrions avoir des conditions de garde idéales", a expliqué Daniel Dufaux, directeur technique de Henri Badoux SA et président des oenologues suisses. La température est constante, autour de 12 degrés, l'obscurité totale et l'humidité également, puisque les bouteilles baignent dans l'eau.

Douze flacons prélevés chaque année

De quoi remplir une jolie cave...
De quoi remplir une jolie cave...

Selon Daniel Dufaux, cette expérience inédite devrait fournir des pistes pour conserver plus longtemps le chasselas. Pauvres en tanins, les vins issus de ce cépage roi des bords du Léman vieillissent relativement mal.

Douze flacons seront prélevés chaque année, "pendant environ 20 ans", précise l'oenologue. Des dégustations comparatives seront effectuées avec des bouteilles d'un même lot conservées en cave. Une attention particulière sera portée au comportement des bouchons de liège naturel.

Eviter les vols

Un partenariat a été signé avec l'Ecole d'ingénieurs de Changins (VD), qui forme des oenologues et des viticulteurs. L'institution effectuera des analyses chimiques et physiques sur les bouteilles remontées.

Le caisson devait à l'origine contenir 500 bouteilles. Sur le conseil de la société de travaux subaquatiques Intrasub, qui a procédé à sa mise en place, les parois ont été renforcées. Il s'agit d'éviter que les nombreux plongeurs qui s'exercent à cet endroit ne soient tentés de prélever quelques bouteilles. Daniel Dufaux espère qu'ils seront sensibles à l'argument scientifique.

ats/boi

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