Modifié

Un dernier discours amer pour Moritz Leuenberger

Moritz Leuenberger a déjà remis mercredi les clés du DETEC à Doris Leuthard. [KEYSTONE - Peter Klaunzer]
Moritz Leuenberger a déjà remis mercredi les clés du DETEC à Doris Leuthard. - [KEYSTONE - Peter Klaunzer]
Pour son dernier discours en tant que conseiller fédéral vendredi lors de la conférence internationale sur la biodiversité à Nagoya, Moritz Leuenberger a vivement critiqué la politique environnementale des pays industrialisés et de la Suisse. Il a finalement qualifié l'accord trouvé au Japon à l'issue des négociations d'"immense succès".

"En Suisse, on m'a conseillé de ne pas étaler nos déficits sur le terrain international. Je trouve cette attitude erronée", a lancé le ministre de l'environnement, selon la version écrite de son discours. Il a appelé les Suisses à se regarder "objectivement" dans le miroir: "Ce que nous voyons dans ce miroir n'est pas particulièrement réjouissant", a-t-il estimé.

Plein de bonnes intentions

Les Suisses cultivent certes "un profond amour de la nature". On est également de plus en plus conscients de la valeur de la nature. "Pourtant, nous sommes en train de gâcher cette richesse", a-t-il déploré.

Il a notamment rappelé que les Chambres fédérales ont récemment décidé d'assouplir la protection du loup en Suisse ou ont refusé de ratifier les neuf protocoles à la Convention des Alpes.

Au niveau international également, "nous devons constater ici à Nagoya que nous n'avons jusqu'ici pas pu respecter l'objectif de stopper la perte de la diversité des espèces".

Stop au pillage, l'heure est au partage

Moritz Leuenberger a appelé ses homologues à adopter un protocole contraignant sur l'Accès et le partage des avantages (ABS) liés à l'utilisation des ressources génétiques.

D'autres ont soigné les ressources génétiques. Nous, dans les pays industrialisés, nous en profitons. Laissez-nous partager aussi les bénéfices", a-t-il dit.

ats/sbo

Publié Modifié

Ultime mission accomplie

Après son discours très critique vis-à-vis de la politique environnementale de l'Occident, et de la Suisse en particulier, Moritz Leuenberger s'est réjoui de l'adoption d'un accord international vendredi soir à Nagoya. Selon le conseiller fédéral, cet accord représente une lueur d'espoir en vue de la conférence sur le climat de Cancun en décembre.

L'accord trouvé vendredi est un "immense succès", a déclaré Moritz Leuenberger, contacté par téléphone au Japon par l'ATS. Cela montre que des solutions consensuelles sont possibles au sein de l'ONU, affirme-t-il.

La situation semblait pourtant "sans issue" au début de la conférence de Nagoya, selon le conseiller fédéral. Il dit dès lors avoir "bon espoir que l'ONU aura du succès dans le domaine de la politique climatique".

La délégation suisse présente au Japon a largement marqué la décision finale prise à Nagoya, souligne un communiqué du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Les experts helvétiques ont dirigé plusieurs groupes de négociations.

Moritz Leuenberger s'est dit heureux que sa dernière mission se soit terminée sur une victoire, a-t-il confié. La conférence sur la biodiversité de Nagoya était son dernier acte officiel.

Le conseiller fédéral a déjà remis son bureau au Palais fédéral à Doris Leuthard, qui prendra dimanche à minuit les rênes du département.