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Lutte contre le sida: découverte significative

Amalio Telenti [Dominic Favre]
Le professeur Amalio Telenti, ici en 2007, est l'un des chercheurs à l'origine de cette découverte prometteuse. - [Dominic Favre]
Nouvelle avancée dans la lutte contre le sida: après plus de cinq ans de travaux, une équipe de chercheurs internationaux sous la conduite du professeur de l'Université de Lausanne et du CHUV Amalio Telenti a découvert pourquoi certaines personnes sont capables de résister au VIH.

Publiée dans la dernière édition de la prestigieuse revue Science, cette découverte ouvre des pistes pour de nouveaux vaccins. "Sur le plan biologique, c'est une étude importante, sur le VIH et pour mieux comprendre les maladies inflammatoires et allergiques", a précisé jeudi Amalio Telenti.

Une protéine protectrice

Si de rares individus infectés par le VIH ne développent pas la maladie et gardent leur système immunitaire intact, c'est grâce à certains acides aminés les briques qui composent les protéines - qui effectuent un contrôle et empêchent le sida de se développer. C'est une toute petite différence dans une protéine qui permet cette défense.

Des techniques d'analyse génomique ont permis aux chercheurs de découvrir que parmi les trois milliards de nucléotides qui composent le génome humain, certains d'entre eux pouvaient contrôler le VIH. "On sait où ça se passe et on comprend mieux comment ça fonctionne", résume Amalio Telenti.

L'équipe en Suisse autour du professeur Amalio Telenti travaille sur cet aspect depuis 2001 et a analysé les données génomiques de plus de 800 patients helvétiques, parmi lesquelles des personnes capables de contrôler leur infection. Depuis 2005, c'est un groupe de chercheurs internationaux, réunissant 300 collaborateurs et 200 centres académiques dans le monde qui y a travaillé.

Une recherche financée par Bill et Melinda Gates

Financé par des donateurs privés comme Bill et Melinda Gates ou Mark et Lisa Schwartz, il a aussi été soutenu notamment par le Fonds national de la recherche scientifique (FNS). Selon Amalio Telenti, entre cinq et sept millions de francs ont été alloués à ce projet ces cinq dernières années.

Plus de 3500 patients infectés par le VIH ont accepté de donner un échantillon de leur ADN. Reste maintenant à savoir comment utiliser concrètement les découvertes de ces recherches ciblées sur les séropositifs.

Selon Amalio Telenti, les spécialistes du développement de vaccins sont très intéressés à pouvoir "imiter ce comportement". Autrement dit, à déterminer quels composants peuvent générer une réponse pareille à celle observée naturellement.

ap/hof

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