Modifié

Les Romands dépriment plus que les autres Suisses

La dépression, une maladie qui est un problème majeur de notre société. [olly/fotolia]
La dépression, une maladie qui est un problème majeur de notre société. - [olly/fotolia]
Basée sur les consultations de 195 médecins généralistes, une étude sur la dépression conduite en 2008 montre que les Romands sont nettement plus sujets à cette affection que les Alémaniques et, surtout, que les Grisons et les Tessinois.

De plus en plus de personnes en Suisse sollicitent une aide médicale en raison d'une dépression, indique lundi l'Office fédéral de la santé publique. Sur mille consultations en 2008, treize concernaient cette maladie psychique, selon une moyenne nationale.

Les données du réseau de surveillance "Sentinella" extrapolées à l'ensemble de la Suisse montrent qu'environ 345'000 "visites médicales liées à une dépression" ont été recensées en 2008 chez un généraliste, a indiqué l'OFSP dans son dernier Bulletin.

Fortes disparités cantonales

Mais il existe de très nettes différences entre les régions: la Suisse romande (GE, JU, NE, VD, VS) arrive clairement en tête du "classement" de Sentinella: 21,1 cas déclarés par les médecins pour 1000 consultations, bien au-delà de la moyenne suisse (12,9/1000). La région Fribourg-Berne est très proche de la moyenne nationale, la Suisse centrale est notée à 3,9 cas sur 1000.

La région Grisons-Tessin ferme la marche avec 2,5 cas sur 1000. Ces différences ne s'expliquent pas de manière évidente, reconnaît l'OFSP. L'office remarque tout de même une plus forte proportion de cas observés dans les zones urbanisées que dans les régions rurales.

Deux tiers de femmes

Autre différence notable soulignée par les médecins liés au système Sentinella: parmi les personnes sollicitant une première consultation pour dépression, deux tiers sont des femmes. Cela vaut avant tout pour les dépressions d'intensité "légère". Lorsque l'on passe au degré "moyen", puis "sévère", les proportions ont tendance à s'équilibrer, poursuit l'OFSP. En 2008, les étrangers représentaient 17,8% des premières consultations pour dépressions comptabilisées par l'OFSP.

Ce chiffre est inférieur à la proportion d'étrangers résidant en Suisse (21,7%). Les raisons de la hausse de demandes de consultations liées à cette maladie psychique ne son pas clairement identifiables. L'OFSP considère que l'on peut la lier "au fait que de plus en plus de personnes acceptent de solliciter une aide professionnelle en cas de trouble psychique."

En 2008, 195 médecins - traitant quelque 194'000 personnes - de toute la Suisse ont alimenté les statistiques de Sentinella dans le domaine de la dépression. L'OFSP a eu recours aux données de santésuisse (pool des assureurs maladie) et de l'Office fédéral des statistiques pour extrapoler ces données.

ats/os

Publié Modifié