Le concept "architecture zéro émission" développé par l’EPFZ est une réponse aux défis liés au changement climatique. Il s'agit de réduire "massivement" les émissions de CO2 provenant des bâtiments en abandonnant les technologies de combustion en faveur de l'accumulation saisonnière d'énergie. On passera ainsi de l'économie d'énergie à la suppression des émissions de CO2. "C'est une mesure indispensable", souligne l'EPFZ.
L'EPFZ veut abandonner les concepts "Minergie" et "société à 2000 watts". Ils sont "révolus", car "focalisés unilatéralement sur la consommation d'énergie". Pour l'architecture, "une réorientation fondamentale s'impose".
Moins d’une tonne de C02
Pour atteindre l'objectif de protection du climat, l'EPFZ estime que les émissions annuelles de CO2 ne devront plus dépasser une tonne par personne dans le monde entier. En Suisse, les émissions s'élèvent actuellement à six tonnes par année et par habitant.
L'approche de l'EPFZ repose sur les énergies renouvelables "surabondantes", sur des avancées importantes des technologies du bâtiment et sur de nouveaux concepts architectoniques. Construire et rénover coûtera nettement moins cher.
L'Institut pour la technologie dans l'architecture (ITA) a par exemple développé de nouveaux panneaux solaires qui produisent chaleur et courant. En été, la chaleur produite est stockée 300m sous terre et elle est récupérée par une pompe à chaleur en hiver.
ats/mre
Liberté architecturale
Le concept d'une construction aux émissions nulles "supprime la nécessité d'isolations épaisses pour l'enveloppe du bâtiment". L'architecture est ainsi "libérée de son corsage de prescriptions normatives" et confère davantage de liberté aux architectes.
Le département d'architecture de l'EPFZ teste son nouveau concept depuis plusieurs années. L'agrandissement du bâtiment de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), à Gland (VD), et le terminal E de l'aéroport de Zurich en sont des exemples.
Le concept "architecture zéro émission" vise à instaurer un dialogue entre les sciences, la politique, l'industrie, les autorités et l'architecture. Ce dialogue doit permettre de "déclencher un changement de paradigme fondamental".