Le Danemark, la Grèce, la Hongrie, la Slovaquie et les Etats-Unis sont par contre les pays où la marge d'amélioration est la plus importante, révèle une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée lundi et menée auprès de 29 pays.
Confrontés à des difficultés financières, les gouvernements n'ont plus la possibilité d'augmenter les dépenses pour améliorer les résultats en terme de santé, comme ils l'ont fait pendant plusieurs décennies, écrit l'OCDE. Ils doivent améliorer l'efficacité de leurs systèmes s'ils veulent maintenir la qualité des soins, ajoute l'organisation.
"Les soins de santé sont aujourd'hui l'un des plus gros postes de dépenses publiques pour les gouvernements, représentant en moyenne 15% des dépenses publiques dans la zone de l'OCDE", souligne le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. "Et le coût continue de s'accroître."
Gros écarts entre pays
La forte progression des dépenses - qui ont augmenté de plus de 70% par habitant, en termes réels, depuis le début des années 90, a permis une amélioration continue des résultats en terme de santé, reconnaît l'OCDE. L'organisation met toutefois en évidence les écarts d'efficacité entre les pays.
Si tous les pays devenaient aussi efficients que les pays les plus performants, l'espérance de vie à la naissance pourrait augmenter de plus de deux ans en moyenne dans la zone de l'OCDE sans aucune augmentation des dépenses, indique l'étude.
A titre de comparaison, un accroissement de 10% des dépenses de santé n'allongerait l'espérance de vie que de trois à quatre mois dans l'hypothèse où l'ampleur des inefficiences resterait inchangée, ajoute l'OCDE.
ats/os
Une hausse des coûts moins forte
Les coûts de la santé augmenteront encore ces prochaines années en Suisse, mais moins qu'en 2008 et 2009, selon les prévisions d'automne du KOF présentées lundi. Les dépenses de santé publique grimperont tout de même de 4 milliards de francs d'ici à 2012.
Le Centre de recherches conjoncturelles KOF à Zurich prévoit une hausse des dépenses de 3,4% pour l'année en cours, de 3,7% pour 2011 et de 3% pour 2012. Cela représente donc une nette atténuation par rapport aux dernières années.
En 2008, les coûts de la santé ont grimpé de 5,9%. L'augmentation devrait avoisiner les 5% pour 2009 - les chiffres définitifs ne sont pas encore disponibles.
Deux facteurs freinent l'explosion des coûts de la santé, selon le KOF. D'une part et surtout, les salaires de la branche devraient rester relativement stables jusqu'en 2012, d'abord en réaction à la dernière récession, puis en raison du ralentissement de la conjoncture suisse.
D'autre part, la baisse des prix des médicaments entrée en vigueur en mars 2010 devrait, selon l'Office fédéral de la santé, permettre d'économiser 400 millions de francs chaque année.
Au total, les coûts de la santé augmenteront de 63,5 milliards de francs cette année à 67,8 milliards en 2012, d'après les prévisions du KOF.
Les dépenses engendrées par les soins ambulatoires représenteront un tiers du total, en légère hausse (31,7% en 2008). La part des médicaments baissera à 9,5% (10,1% en 2008).