En Afrique, onze pays ont enregistré une réduction de plus
de 50% du nombre de cas confirmés de paludisme ou des hospitalisations et des
décès dus à la maladie au cours de la décennie écoulée, selon un nouveau
rapport sur l'évolution du paludisme dans le monde publié à Genève par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS).
Une diminution de plus de 50% du nombre de cas confirmés de
paludisme a également été constatée dans 32 des 56 pays d'endémie palustre en
dehors de l'Afrique au cours de la même période de dix ans. Une diminution de 25
à 50% a été constatée dans huit autres pays. Le Maroc et le Turkménistan ont
été certifiés comme ayant éliminé le paludisme par l'OMS en 2009. La même année,
pour la première fois, la région européenne de l'OMS n'a signalé aucun cas de
paludisme à Plasmodium falciparum.
Offensive payante
En 2010, la
proportion de familles africaines possédant au moins une moustiquaire imprégnée
d'insecticide a augmenté par rapport aux années précédentes, s'établissant à 42%.
La proportion des enfants de moins de cinq ans dormant sous une moustiquaire a
atteint 35%.
"Les résultats exposés dans ce rapport sont les meilleurs
depuis des décennies. Après tant d'années de stagnation et de dégradation de la
situation, les pays et leurs partenaires du développement sont passés à l'offensive
et les stratégies actuelles portent leurs fruits", a déclaré la directrice
générale de l'OMS Margaret Chan.
Ray Chambers, envoyé spécial du Secrétaire
général de l'ONU, a souligné que "l'extension phénoménale de l'accès aux
interventions de lutte antipaludique se traduit directement par un nombre
important de vies sauvées". En poursuivant sur cette voie, il devient
possible de mettre fin à la mortalité palustre en 2015, selon lui.
Moustiquaires et insecticides
L'extension
des programmes a permis de fournir assez de moustiquaires imprégnées d'insecticide
pour protéger plus de 578 millions de personnes en Afrique subsaharienne. La
pulvérisation à effet rémanent à l'intérieur des habitations a également
protégé 75 millions de personnes, c'est-à-dire 10% de la population à risque en
2009, indique le rapport.
Des tests diagnostiques rapides, peu
coûteux et de bonne qualité, sont désormais disponibles. Leur utilisation
permet d'améliorer la qualité des soins dispensés, de réduire la prescription
abusive d'associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine et de
prévenir la propagation d'une résistance à ces médicaments.
Ces progrès restent
toutefois fragiles, avertit l'OMS. Des résurgences sont ainsi apparues dans
certaines parties de trois pays africains au moins (Rwanda, Sao Tomé-et-Principe
et Zambie). Les ressources financières ont atteint leur niveau le plus élevé en
2009, soit 1,5 milliard de dollars, mais les nouvelles annonces de
contributions à la lutte antipaludique semblent avoir plafonné en 2010 à 1,8 milliard.
Il faudrait au moins six milliards par an.
ats/cab