Les premières semaines de 2010 ont amené un peu de neige et surtout un froid durable sur le Plateau, relève MétéoSuisse dans son résumé de l'année. Janvier a été le mois le plus froid depuis 23 ans. Quant à février, il a été encore plus froid et l'on a enregistré l'hiver le plus rigoureux depuis 40 ans au Jungfraujoch (BE) et au Grand St-Bernard (VS).
Dans la première moitié de mars, l'hiver régnait encore. Il suffit de se remémorer les images des bateaux recouverts de glace sur le lac Léman. Changement de décor peu après: le 25 mars, une poussée de foehn a apporté des températures presque estivales (23 degrés) sur l'est du Plateau. Mais un front froid a rapidement réprimé ces prémices du printemps: il a neigé jusqu'en dessous de 900 mètres et le Tessin s'est vu gratifié de 90 centimètres de neige fraîche. Jusqu'à la mi-avril, le temps est resté frais et humide.
Premier jour d'été en avril
Les conditions sont ensuite enfin devenues printanières. Dès la mi-avril, le thermomètre a souvent franchi la barre des 20 degrés, avec même déjà la première journée estivale, à 25 degrés. Le mois de mai a en quelque sorte remplacé celui d'avril, avec beaucoup de pluie, de fraîcheur, et peu de soleil. Seuls les mois de mai de 1939 et de 1948 ont été pires, note MétéoSuisse.
Juin n'a guère amené d'amélioration, sauf les 9 et 10, quand le foehn a soufflé tellement fort qu'il a entraîné des températures dépassant les 30 degrés en plaine. Puis, l'été tant attendu a fait son apparition avec vigueur. Entre le 8 et le 21 juillet, une canicule de plus de 30 degrés a régné presque chaque jour. Le Tessin a connu son sixième été le plus chaud depuis le début des mesures, en 1864.
La vague de chaleur a provoqué une sécheresse, surtout en Suisse romande, dans le Seeland et la région de Bâle. Les orages se sont principalement abattus sur la Suisse orientale.
Noël sous la neige
L'été n'a duré qu'un mois. Il a connu un sursaut dans le dernier tiers d'août, caractérisé par quelques nuits tropicales. Fin juillet-début août, il a en revanche neigé jusqu'en dessous de 2100 mètres, et fin août au-dessous de 1400 mètres.
L'automne a débuté en douceur pour se terminer de manière hivernale. Quelques faits marquants restent en mémoire, comme le temps magnifique de la première moitié d'octobre ou l'été de la St-Martin qui a valu à certaines vallées à foehn des températures atteignant 21 degrés à la mi-novembre.
Puis l'hiver a fait irruption, accompagné de chutes de neige abondantes. Début décembre, Genève a enregistré une couche record de 31 cm. Excepté un court redoux à la St-Nicolas, il s'est bien installé, permettant à presque toute la Suisse, plaine comprise, de vivre un Noël blanc. Un cas de figure qui ne survient en moyenne qu'une fois sur quatre sur le Plateau.
ats/lan
Le réchauffement se poursuit
L'hiver rigoureux que connaissent la Suisse et l'Europe occidentale ne signifie toutefois pas la fin du réchauffement climatique global, avertit pour sa part SF Meteo, le service météorologique de la télévision publique alémanique.
Au niveau planétaire, l'année 2010 aura été une des plus chaudes de l'histoire. Elle pourrait même être la plus chaude de l'histoire récente pour l'hémisphère nord.
A ce titre, SF Meteo rappelle la vague de chaleur qui a sévi en Russie ou l'absence de véritable hiver constaté dans de larges parties des Etats-Unis.
Une combinaison de phénomènes météorologiques qui entraîne un rafraîchissement temporaire en Suisse ne doit donc en aucun cas amener à la conclusion qu'on serait maintenant dans un phase de refroidissement global, souligne SF Meteo.