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Une méthode pour dater l'infection par le VIH

Modélisation du virus du sida datant de 1987
Les médecins pourront estimer plus facilement la vitesse à laquelle la maladie progresse.
Une méthode simple permet d'estimer à quel moment un patient a été infecté par le virus du sida. Elle a été mise au point par des chercheurs de l'Etude suisse de cohorte VIH. La découverte peut s'avérer importante pour adapter les traitements.

Les médecins ignorent souvent à quel moment leur patient a été contaminé par le VIH. En effet, ils ne sont en mesure de déterminer cette date que dans les huit semaines qui suivent l'infection pendant la phase aiguë. Jusqu'à présent, lorsque quelqu'un faisait le test du sida après cette phase, on était dans l'incapacité de dire si la contamination avait eu lieu il y a trois mois ou il y a dix ans.

Un traitement adapté

Des chercheurs soutenus par le Fonds national suisse (FNS) ont découvert une méthode qui permet au moins de circonscrire la période pendant laquelle la contamination s'est produite. D'après Huldrych Günthard, de l'Hôpital universitaire de Zurich, il y a différents avantages à disposer d'indications quant au moment où a eu lieu la contamination.

Cela permet par exemple au médecin d'estimer plus facilement la vitesse à laquelle la maladie progresse et d'adapter le traitement. Dans le cadre des études épidémiologiques, cela permet également de prédire de manière plus fiable le moment où les contaminations se sont produites, et ainsi la façon dont la maladie s'est propagée.

Différentes souches analysées

En collaboration avec leurs collègues de l'EPFZ, les chercheurs de l'Etude suisse de cohorte VIH utilisent des données tirées du test de résistance, examen de routine auquel on procède systématiquement avec les séropositifs. Si le patient est porteur de différentes souches de VIH, le test ne fournit pas de résultat clair à certaines positions du patrimoine génétique des virus.

"Nous nous sommes demandé si l'on pouvait se servir de ces ambiguïtés au niveau du bagage génétique viral pour mesurer la diversité des virus dans le sang", explique M. Günthard, cité dans le communiqué du FNS. Cette diversité résulte de la multiplication et de l'évolution des agents infectieux dans l'organisme. Or, celle-ci augmente avec le temps de manière régulière, environ pendant les huit premières années après l'infection. Ensuite, la courbe s'aplatit.

M. Günthard et son équipe ont vérifié leur hypothèse, publiée dans la revue "Clinical Infectious Diseases". Ils ont comparé les données issues du test de résistance avec une autre méthode de datation de la contamination, plus ancienne et plus rudimentaire.

ats/jzim

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Plus d'attaques cérébrales chez les séropositifs

Les personnes porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida, ont trois fois plus de risques d'être victimes d'une attaque cérébrale que celles qui sont séronégatives, selon une recherche américaine publiée mercredi.

Alors que le taux d'hospitalisations dues à une attaque cérébrale a diminué ces dernières années aux Etats-Unis dans la population générale, la fréquence de ces attaques s'est fortement accrue chez les séropositifs, indique le Dr Bruce Ovbiagele, professeur de neurologie à l'Université de Californie à San Diego, un des deux auteurs de cette étude parue dans l'édition en ligne de la revue Neurology.

Le Dr Ovbiagele a relevé que la période de l'étude coïncide avec l'émergence et l'utilisation répandue des anti-rétroviraux, très efficaces pour contrôler le VIH et permettre d'allonger la vie des personnes séropositives. Mais, ajoute le médecin, ces statistiques laissent penser que ces médicaments pourraient être liés à des complications métaboliques qui augmenteraient le risque d'attaque cérébrale.

Il note aussi que "l'accroissement des AVC pourrait tout simplement s'expliquer par le fait que les séropositifs vivent plus longtemps".