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Patrimoine de l’Unesco: Mont-Saint-Michel déclassé?

Le Mont Saint-Michel (France) © A.Viatte
La région du Mont-Saint-Michel pourrait accueillir 28 éoliennes.
Le Mont-Saint-Michel, joyau de l'architecture monastique du VIIIème siècle pourrait être exclu du patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. L'organisme de l'ONU pour la culture s'est dit "préoccupé" par plusieurs projets de parcs éoliens dans la région et a sommé Paris de s'expliquer.

Les autorités françaises se sont exécutées en transmettant lundi au Centre du Patrimoine Mondial un rapport détaillant les projets de parc éoliens et les études d'impact, à la veille de la date butoir du 1er février.

Pour l'heure, il n'y a qu'un seul parc de trois éoliennes qui a obtenu le feu vert définitif. Mais six autres projets (28 éoliennes) dans le département voisin inquiètent des associations locales.

"On aurait une espèce de ceinture de parcs éoliens, qui clignotent, sur les premières lignes de crête alors qu'aujourd'hui on a un paysage extrêmement pur", assure la présidente de l'association Environnement et Paysage, Marie-Françoise MathiotMathon. Ce qui fut l'un des plus importants lieux de pèlerinage de l'occident médiéval "n'a pas besoin d'être entouré d'une guirlande de Noël !", s'exclame-t-elle. Pour ces associations, qui en ont appelé à l'Unesco, le problème est la vue depuis le Mont autant que la vue sur le Mont.

Décision en juin

Cet été, le Comité du Patrimoine Mondial de l'organisation s'est déclaré "préoccupé par l'impact potentiel des éoliennes sur le cadre paysager" du Mont Saint-Michel. Sur la base du rapport remis lundi, il prendra en juin à Bahreïn une décision sur ce joyau classé en 1979.

ats/cht

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Tout est possible, même une sanction ultime

La décision que prendra l'Unesco en juin peut être multiple: féliciter l'Etat partie, le mettre en garde, ou bien encore recommander certaines modifications à mettre en oeuvre", indique-t-on à l'Unesco.

"Rien n'interdit" non plus un déclassement du site qui serait retiré de la liste des biens inscrits au patrimoine de l'humanité, ajoute-t-on.

Cette sanction suprême n'a été appliquée qu'à deux reprises depuis la signature de la convention sur la protection du patrimoine mondial en 1972.

En 2007, ce fut le cas pour le sanctuaire de l'oryx arabe après la décision du sultanat d'Oman de réduire sa superficie de 90% pour un projet de prospection d'hydrocarbures, et en 2009 pour la vallée de l'Elbe à Dresde (Allemagne) en raison d'un projet de construction de pont routier.