Le Russe Alexandre Smolevski et l'Italo-Colombien Diego Urbina devaient initialement effectuer une sortie virtuelle de 92 minutes sur Mars, mais a elle finalement été raccourcie à 50, de 13h à 13h50.
Les deux hommes en combinaison spatiale ont marché dans un local au sol couvert de sable, avec des roches au pied des parois des deux côtés, selon des images diffusées au centre de contrôle des vols spatiaux, à Korolev près de Moscou. Après avoir installé des drapeaux russe, chinois et européen, les deux hommes ont collecté des échantillons de sol.
Des sièges étaient disponibles sur "Mars", où les astronautes pouvaient s'asseoir s'ils étaient fatigués. "Nous consacrons nos premiers pas dans l'espace au premier cosmonaute de l'histoire, Iouri Gagarine", a déclaré Alexandre Smolevski dans un message depuis "Mars".
En vue d'un vrai voyage
"C'est une expérience enthousiasmante. C'est une bonne chose en vue d'un vrai voyage (vers Mars) dans l'avenir", a de son côté déclaré Christer Fuglesang, chef du département scientifique de l'Agence spatiale européenne. "C'est très utile parce qu'il faut faire des simulations avant de vrais vols. Cette expérience a pour but d'apprendre et pas de s'amuser", a-t-il poursuivi.
Selon le chef du projet, la principale difficulté est "de passer un long moment confinés". "Il faut être créatifs"", a-t-il estimé. "Nous devons étudier l'impact (de telles conditions) sur l'équipage", a pour sa part souligné Martin Zell, représentant de l'agence spatiale européenne. "Je crois à cette mission. Jusqu'à présent c'est un succès. Je suis sûr qu'ils réussiront à mener à bien cette expérience", a-t-il ajouté.
Deux autres sorties prévues
Cette sortie sera suivie de deux autres, les 18 et 22 février, lors desquelles le Russe Alexandre Smolevski foulera le sol de Mars avec un autre membre d'équipage, le Chinois Wang Yue, puis de nouveau avec Diego Urbina.
Pendant environ un mois, ils vont simuler les activités scientifiques et la vie d'un équipage sur la planète rouge dans un module spécifique conçu pour représenter la surface martienne avec du sable et des roches. Ils rejoindront ensuite les trois autres membres d'équipage, le Français Romain Charles et les Russes Soukhrob Kamolov et Alexeï Sitev, qui sont restés en soutien dans le module principal, 20 mètres de long sur 3,60 mètres de large, et dont ils se sont séparés le 2 février lors de l'arrivée en orbite simulée autour de Mars.
afp/boi
Les conditions du "vol" vers Mars
L'expérience Mars-500 a débuté le 3 juin dernier à l'Institut des problèmes médicaux-biologiques (IBMP), dans la périphérie de Moscou.
Les six volontaires, âgés de 26 à 38 ans et triés sur le volet (trois ingénieurs de profession, un médecin, un chirurgien et un physicien), vivent totalement isolés.
Les six "cobayes" ont des journées organisées en "trois huit": un tiers pour le travail et les expériences scientifiques, un autre tiers pour les loisirs dans le module de stockage (dont un compartiment est équipé d'une petite salle de sport et d'un sauna), et le dernier pour le sommeil.
En cas de problème de santé, des examens peuvent être effectués dans le module médical qui permet d'isoler un membre d'équipage malade.
Si l'un des volontaires était amené à abandonner, l'expérience se poursuivrait comme s'il était mort.
La communication des membres d'équipage avec les équipes techniques et leur famille se fait essentiellement par courriels, dont la réception est retardée de 40 minutes pour simuler la distance.
Avec cette expérience, l'Agence spatiale européenne et l'Institut des problèmes médicaux-biologiques entendent étudier les effets sur les hommes de l'isolement, de l'absence de lumière du jour et d'air frais, ainsi que la restriction des contacts humains à subir par les astronautes qui iront un jour sur Mars, même si aucune expédition de ce type n'est prévue avant 20 ou 30 ans.