Le Dr Todd Kuiken, directeur du Centre de médecine bionique au "Rehabilitation Institute of Chicago" (RIC) et pionnier de cette technologie en 2002, en présentera les derniers progrès lors de la première des quelque vingt conférences de presse prévues au total durant le colloque de l'AAAS réuni à Washington jusqu'au 21 février.
Pensée retranscrite en mouvement
Cette prothèse "high-tech", qui est le parfait exemple des "interfaces cerveau-machine" émergentes, recourt à une technique appelée "Targeted Muscle Reinervation" (réinnervation musculaire ciblée) ou TMR. Celle-ci consiste à capter des impulsions électro-musculaires traduisant l'intention de mouvement de l'amputé pour les transcrire en commandes mécaniques. En bref, transformer la pensée en mouvement.
Pour ce faire, l'équipe du Dr Kuiken greffe les terminaisons nerveuses du bras sectionné sur les pectoraux où elles se régénèrent pour se fondre dans le tissu musculaire. Grâce à des électrodes sur la peau, il est possible de capter les contractions produites par les nerfs qui transmettent la commande motrice, ce qui permet aux amputés, après un apprentissage, de contrôler leur bras artificiel par la seule pensée.
Prothèse "sensible"
Ce bras bionique peut même retrouver une certaine sensibilité du toucher, et distinguer ainsi le chaud du froid. Le sergent Glen Lehman, retraité de l'Armée de Terre américaine qui a perdu un bras en Irak, devait faire une démonstration des dernières prouesses du bras bionique devant la presse.
"Il existait un important besoin non satisfait d'améliorer la qualité de vie des amputés et j'ai voulu mettre au point une technologie capable de les aider", explique le Dr Kuiken. Et "bien que davantage de progrès soient nécessaires, nous avons bien avancé pour améliorer les capacités des amputés", juge-t-il.
Plus de cinquante amputés dans le monde, pour la plupart des anciens militaires ayant perdu un membre au combat, ont bénéficié d'une telle prothèse bionique depuis ces dernières années.
afp/jzim