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Cyberadministration: la Suisse mauvaise élève

Le portail suisse www.ch.ch, les "administrations publiques au service de tous et toutes. [www.ch.ch]
Le portail www.ch.ch, les "administrations publiques au service de tous et toutes". - [www.ch.ch]
La Suisse reste un pays à la traîne en matière de cyberadministration. Sur 32 pays d'Europe, elle se hisse au 22e rang, selon une étude commandée par la Commission européenne. A noter tout de même une amélioration notable par rapport à 2009, selon l'étude publiée lundi à Bruxelles.

Dans la dernière étude du genre, la Suisse s'était classée bonne dernière, aux côtés de la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. Aujourd'hui, sur 20 services de l'administration publique évalués, 70% sont disponibles en ligne en Suisse. En 2009, ce taux atteignait 32%.

En dépit de ces gros progrès, la Suisse reste nettement sous la moyenne européenne (82%). Parmi les meilleurs e-government, on trouve l'Autriche, l'Italie, Malte, le Portugal et la Suède, selon cette enquête menée par l'entreprise de conseil Capgemini à Zurich. La Grèce et Chypre sont les moins performants.

Peut mieux faire

La Suisse pourrait s'améliorer surtout en matière de transparence, à savoir sur le cheminement d'un e-document au sein de l'administration et sur la durée de traitement d'une requête. Les autorités suisses sont de ce point de vue nettement en retard par rapport aux autres pays européens. La Suisse se distingue cependant en matière de protection de données et par un bon taux de satisfaction des utilisateurs.

Les portails d'information des autorités sont en priorité conçus au service des citoyens, relève l'étude. Il existe cependant une marge de progression dans le domaine des marchés publics en ligne (e-procurement). Lors de la procédure de publication et celle d'attribution des contrats, la Suisse fait figure de lanterne rouge.

Meilleure coordination préconisée

Bien que plusieurs projets de cyberadministration aient démarré en Suisse, les progrès en comparaison européenne restent encore trop peu visibles, selon cette étude. La faute essentiellement aux communes qui n'ont pas assez avancé dans ce domaine. La demande en services en ligne existe pourtant bel et bien aussi en Suisse. La Confédération, les cantons et les communes devraient dès lors mieux se coordonner sur ce point.

Le Département fédéral des finances (DFF) s'est félicité des progrès accomplis, admettant encore des lacunes dans le domaine des achats électroniques. Un projet est en cours pour combler le retard, selon un communiqué du DFF. Le lancement l'an dernier de la SuisseID permettant les signatures électroniques a largement contribué à améliorer le score helvétique.

L'étude se base sur plus de 10'000 websites publics de 32 pays. La commission européenne mesure depuis neuf ans l'évolution de la cyberadministration en Europe.

ats/hof

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