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Les glaciers alpins fondent plus vite que prévu

La fonte des glaciers suisses (ici celui du Gorner) s'accélère. [Olivier Maire]
La fonte des glaciers suisses (ici celui du Gorner) s'accélère. - [Olivier Maire]
Le réchauffement des glaciers alpins a progressé encore plus vite que prévu ces vingt dernières années. C’est la conclusion d’une étude à long terme menée par une équipe de l’Université de Fribourg et rendue publique jeudi.

Le réchauffement des températures du névé - autrement dit de la neige de haute montagne qui perdure au moins un été - et des glaces a été étudié pour la première fois sur une période de presque 30 ans. Ces recherches ont été menées par une équipe du Département de géoscience de l'Université de Fribourg dirigée par le professeur Martin Hölzle.

Accélération du réchauffement

Des mesures ont été effectuées à 4452 mètres au-dessus de la mer, sur la pointe Gnifetti dans le massif du Mont Rose. Les chercheurs ont découvert que les températures du névé ont augmenté de manière accélérée durant ces 20 dernières années, a indiqué jeudi le service de presse de l'université.

Alors que ces températures, à 20 mètres de profondeur, ne montraient pratiquement aucun changement entre 1982 et 1991, elles ont augmenté en moyenne de 0,05 degré par an entre 1991 et 2000. Entre 2000 et 2008, la température a augmenté de 0,16 degré chaque année.

Cette augmentation se révèle nettement plus élevée que le réchauffement de la température atmosphérique de l'air durant la même période. La raison en est que l'intensification du réchauffement accélère la fonte des neiges et que, par conséquent, plus d'eau coule sur la surface du névé.

Fonte plus rapide

Celle-ci s'infiltre ensuite dans les couches plus froides du névé et conduit à un réchauffement plus rapide. Les mesures montrent par conséquent que les températures du névé et de la glace peuvent réagir de manière très fine aux changements climatiques.

En se basant sur les prévisions de température et les modèles climatiques, il faut désormais compter avec un réchauffement beaucoup plus fort de ce qu'on appelle les glaciers froids, dû à une infiltration plus élevée de l'eau de la fonte.

Les résultats de cette étude viennent de paraître dans le magazine online The Cryosphere. Ils seront intégrés dans les réseaux de mesures de la cryosphère de l'Académie suisse des sciences naturelles.

ats/bkel

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