La Commision européenne a donné mercredi son feu vert à six projets technologiques d'envergure (FET Flagships) et lancé leur étude de faisabilité. Deux d'entre eux sont suisses: Human Brain Project et Guardian Angels.
"Au-delà des espérances"
L'EPFL est "en finale de la course aux plus grands projets de recherche européens", s'est félicité l’établissement lausannois. Les Future and Emerging Technologies (FET) Flagships (vaisseau amiral) sont l'"un des plus conséquents programmes de soutien à la recherche au monde", souligne-t-elle.
"Ce résultat va absolument au-delà de toutes nos espérances", a déclaré Patrick Aebischer, président de l'EPFL interrogé par l'ATS. La qualité scientifique des projets a été vantée à Budapest. Ils sont "futuristes, avec un caractère "aventureux" et devraient contribuer à changer la vision actuelle de leurs domaines, a relevé Jérôme Grosse, porte-parole de la Haute Ecole.
Avec ce feu vert, les six projets reçoivent un appui financier pour effectuer une étude de faisabilité durant un an. En 2012, deux d'entre eux devraient recevoir chacun un financement de l'ordre d'un milliard d'euros sur dix ans.
Human Brain Project, actuellement connu sous le nom de Blue Brain, est un projet dirigé par le professeur Henry Markram de l'EPFL. Il vise la simulation du cerveau humain dans "une approche absolument novatrice", avec des conséquences pour la médecine, l'informatique, la robotique neuro-inspirée ou le social, affirme l'EPFL.
Systèmes intelligents
Guardian Angels for a Smarter Life est un projet mené par Adrian Ionescu (EPFL) et Christofer Hierold (EPFZ). Il entend créer des systèmes intelligents et autonomes au service des individus dans leur vie quotidienne. Ces dispositifs n'auront pas besoin d'électricité et récupéreront l'énergie de leur environnement direct.
En outre, l'EPFZ conduit scientifiquement le projet FuturICT, qui est coordonné par l'University College London (UCL). Les chercheurs veulent développer des capacités de calcul à l'échelle planétaire qui donneront naissance à The Living Earth Simulator.
Les autres projets retenus sont Graphene (nouveau matériau qui pourrait révolutionner l'informatique), The IT Future of Medicine (de nouvelles applications des technologies de l'information pour la santé) et enfin CA-RoboCom (des machines au service des humains). Au départ 26 propositions étaient sur les rangs.
En mars, six d'entre elles ont été retenues. En 2012, deux projets devraient finalement être choisis avant un démarrage prévu en 2013. Les projets soulèvent de grands espoirs parmi les diverses communautés scientifiques, mais l'argent restera le nerf de la guerre.
"Nous avons passé l'étape scientifique, maintenant ce sera au tour des questions financières et politiques. Et sur ce dernier point la Suisse est moins bien positionnée", a reconnu Patrick Aebischer. Il faudra obtenir le soutien des autres pays, mais il semble très difficile d'imaginer que deux projets suisses puissent être choisis en 2012. La clé de financement pourrait être de 30 à 50% issus de fonds communautaires, le reste dépendant des Etats participants ou de privés.
ats/bkel
Aebischer rempile pour cinq ans
Patrick Aebischer présidera l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) quatre années de plus. Le Conseil fédéral a reconduit mercredi le neuroscientifique de 56 ans dans ses fonctions jusqu'au 29 février 2016. Il atteste ainsi du succès de la stratégie poursuivie par l'EPFL.
Sous la direction de Patrick Aebischer, l'institution a résolument orienté sa stratégie vers l'excellence internationale dans l'enseignement et la recherche, tout en devenant, grâce à sa proximité avec le terrain, un pôle de référence et de rayonnement pour la région et le pays tout entier.
Président de l'EPFL depuis mars 2000, Patrick Aebischer a effectué des études de médecine et de neurosciences. Il est membre de plusieurs organismes scientifiques, dont l'Académie suisse des sciences techniques, l'Académie suisse des sciences médicales et l'American Institute for Medical and Biological Engineering. Il a fondé trois sociétés de biotechnologie et siège au conseil d'administration du groupe Lonza.