La plus récente des trois navettes spatiales s'est posée sans encombre tôt mercredi matin en Floride. Endeavour, qui boucle son 25e vol orbital depuis 1992, est le second des trois orbiteurs à tirer sa révérence. Discovery, la plus ancienne navette de la flotte, avait effectué sa dernière mission fin février-début mars. L'ultime lancement d'une navette, Atlantis, aura lieu le 8 juillet.
Les roues d'Endeavour ont touché la piste très éclairée du Centre spatial Kennedy dans la nuit américaine mercredi (à 08h35 en Suisse), après une descente vertigineuse de 65 minutes depuis l'orbite. Endeavour a fait son approche en survolant l'Amérique Centrale, le Golfe du Mexique, enfin la Floride.
Un "gros planeur" de cent tonnes
En pilotage automatique durant toute cette descente, le commandant de bord Mark Kelly a pris manuellement les commandes de l'orbiteur, un gros planeur de cent tonnes, afin de l'aligner avec la piste. Pour ce faire, le commandant a dû effectuer un virage à 245 degrés.
Lors de sa mission, l'équipage a installé sur l'ISS le détecteur de particules "Alpha Magnetic Spectrometer-2", une expérience scientifique internationale de deux milliards de dollars visant à percer certaines des grandes énigmes des origines de l'Univers comme l'existence de l'antimatière et la matière noire invisible. Au total, quatre sorties orbitales ont eu lieu durant la mission.
"Après 196 millions de km parcourus et 25 missions spatiales difficiles, votre atterrissage met fin à la vibrante carrière d'un vaisseau spatial étonnant dont on se souviendra longtemps", a déclaré un contrôleur du centre de Houston à l'équipage.
Direction le musée
Trente ans après le premier vol expérimental de la navette Columbia, les navettes spatiales américaines seront remisées dans des musées. Endeavour finira ses jours au California Science Center à Los Angeles. Discovery sera exposée dans l'annexe du Musée de l'air et de l'espace, le Steven Udvar-Hazy Center près de Washington. Atlantis ira au Centre des visiteurs du Centre Kennedy.
La NASA estime qu'un délai minimal de quatre ans s'écoulera avant que des astronautes américains puissent s'élever en orbite depuis le sol des Etats-Unis. Dans l'intervalle, la Russie se chargera des transports d'équipages vers la Station spatiale internationale, avec un coût estimé à 50 millions de dollars par astronaute.
Pour le commandant de bord, Mark Kelly "cette transition dans l'attente d'un nouveau programme et d'un nouveau vaisseau spatial américain représente toujours un risque" de perdre un savoir-faire. Alors qu'Endeavour a bouclé son ultime mission orbitale, Atlantis, a commencé mardi soir son périple depuis le bâtiment d'assemblage au Centre Spatial Kennedy, pour se rendre au pas de tir 39A.
Seule ombre au tableau lors de cette glorieuse ère, deux navettes ont été perdues dans des catastrophes, Challenger en 1986, une minute et 13 secondes après son lancement, et Columbia en 2003 lors de son retour dans l'atmosphère, tuant au total 14 astronautes.
ats/afp/jzim