"Bien que ces attaques semblent avoir été conduites séparément, elles ont des similitudes importantes", a commenté Nart Villeneuve, spécialiste des attaques informatiques chez Trend Micro. Mercredi, Google avait indiqué que les comptes Gmail de responsables américains, de dissidents chinois, de responsables militaires et de journalistes avaient été piratés depuis la Chine.
Logiciels visés
Outre une surveillance des comptes de messagerie, les espions semblent avoir eu l'intention de sonder les ordinateurs piratés pour déterminer quel type de logiciel était utilisé. "Une fois que les pirates savent quel logiciel est installé sur l'ordinateur visé, y compris sa protection antivirus, ils peuvent concevoir une attaque précise visant tout logiciel vulnérable", a souligné Nart Villeneuve. "De telles attaques ont de très bonnes chances de succès", a-t-il conclu.
Selon le Wall Street Journal, citant un responsable non identifié, les e-mails personnels de membres de l'administration américaine, y compris à la Maison Blanche, ont été visés par ces attaques. Le quotidien ne précise pas quels étaient les responsables en question. La Maison Blanche a précisé qu'aucun compte officiel n'avait été touché.
Pékin nie toute implication
Jeudi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait averti que le gouvernement américain "prenait au sérieux" les allégations de Google, qu'elle a qualifiées de "très graves". Son porte-parole a déclaré vendredi que les Etats-Unis avaient fait part de leurs inquiétudes à la Chine. Pékin a refusé d'endosser la responsabilité de ces piratages.
Le directeur de l'équipe d'ingénieurs chargés de la sécurité chez Google, Eric Grosse, a indiqué dans un message posté sur un blog de la compagnie que le but de ces attaques "semble avoir été de surveiller le contenu des courriels" des victimes du piratage.
afp/cmen
Sony, à nouveau infiltré, s'excuse
Le groupe japonais Sony a confirmé vendredi dans un communiqué qu"il avait fait l'objet d'une nouvelle attaque informatique jeudi par l'intermédiaire de sa filiale Sony Picture.
"Nous avons eu confirmation qu'une attaque a eu lieu et avons pris des mesures contre des intrusions ultérieures sur nos sites", ajoute le communiqué, précisant que le groupe a fait appel à une équipe d'experts pour analyser l'attaque, un travail qui est encore en cours.
"Nous avons également contacté le Federal Bureau of Investigation (FBI, les enquêteurs fédéraux) et travaillons avec eux pour les aider à identifier et arrêter les responsables de ce crime", poursuit le communiqué.
Un groupe de pirates informatiques a affirmé jeudi avoir dérobé plus d'un million de mots de passe, identifiants de messagerie électronique et autres données sur le site SonyPictures.com, quelques semaines après une attaque similaire menée contre le géant japonais.
Lois internationales demandées par les Etats-Unis
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a appelé samedi à l'adoption de règles internationales pour lutter pour la cybercriminalité et le piratage de données sur internet.
"Nous pourrions éviter de sérieuses tensions internationales à l'avenir si nous pouvions établir dès que possible un code de conduite qui dise quels genres d'actions sont acceptables, quels genres d'actions ne le sont pas et quels genres d'actions peuvent en fait être des actes de guerre", a poursuivi Robert Gates, sans mentionner la Chine.