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Les châteaux du Bordelais misent sur Changins

L'objectif des recherches est de réduire la quantité de produits phytosanitaires, dont le cuivre, tout en garantissant la protection de la vigne contre ses principaux agresseurs fongiques. [Gaetan Bally]
L'objectif des recherches est de réduire la quantité de produits phytosanitaires, dont le cuivre, tout en garantissant la protection de la vigne contre ses principaux agresseurs fongiques. - [Gaetan Bally]
Les chercheurs de Changins pourraient rendre un fier service aux prestigieux vins du Bordelais. Le regroupement des neuf Premiers Grands Crus de cette région finance en effet une partie des travaux du groupe de mycologie de la Station de Recherche Agroscope Changins-Wädenswil, a communiqué celle-ci lundi.

Le regroupement des neuf Premiers Grands Crus bordelais comprend les châteaux suivants: Ausone, Cheval Blanc, Haut-Brion, Lafite Rothschild, Latour, Margaux, Mouton Rothschild, Petrus et Yquem. L'objectif des recherches est de réduire la quantité de produits phytosanitaires, dont le cuivre, tout en garantissant la protection de la vigne contre ses principaux agresseurs fongiques.

La solution pourrait passer par l'obtention d'extraits de plantes permettant simultanément d'induire les mécanismes naturels de défense de la vigne et de développer une forte activité fongicide. La viticulture nécessite de lutter contre les maladies fongiques qui peuvent en l'absence de moyens de contrôle conduire à des pertes quantitatives et qualitatives importantes.

Le millésime 2008, très favorable au mildiou, l'a démontré avec des pertes de récolte estimées à 30% pour les pays du sud de l'Europe malgré l'application de fongicides. Depuis quelques années on assiste chez les consommateurs et la classe politique à une prise de conscience des effets potentiels des pesticides sur l'environnement et la santé.

Solutions alternatives

Une réponse différente aux problèmes liés aux fongicides est l'agriculture biologique. Celle-ci renonce à utiliser des pesticides de synthèse et emploie uniquement des produits considérés comme naturels. Mais, la viticulture biologique ne peut malheureusement pas se passer de traitements phytosanitaires: elle reste une grande consommatrice de cuivre et de soufre.

Différents produits alternatifs sont utilisés avec plus ou moins de succès. Mais aucun d'eux, à ce jour, n'a montré d'efficacité suffisante dans des situations de pression parasitaire importante. De plus, le cuivre n'étant pas dégradable, s'accumule dans le sol. Cela posera à long terme un problème réel pour l'environnement.

Il n'existe actuellement pas de produits naturels de remplacement pour le cuivre. La Station de recherche planche actuellement sur des solutions alternatives devant permettre de répondre à deux objectifs complémentaires: la mise en évidence des propriétés stimulatrices des défenses naturelles ainsi que des propriétés fongicides d'extraits de plantes.

ap/olhor

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