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Des vendanges début septembre, un record

La phénologie de la vigne se révèle un excellent évaluateur du réchauffement climatique. [ant clausen]
Cette année, la floraison des vignes s'est terminée le 6 juin, un record absolu de précocité. - [ant clausen]
Le développement particulièrement précoce de la vigne cette année bat déjà tous les records, selon l'Agroscope Changins (VD). Le printemps très chaud a réduit le début et le temps de floraison du raisin, laissant entrevoir des vendanges prématurées et peut-être un millésime exceptionnel.

Les observations enregistrées par la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil (ACW) depuis 86 ans, qui sont représentatives pour tout le Bassin lémanique, montrent que le débourrement de la vigne s'est produit, en 2011, à une date proche de la moyenne, soit le 9 avril.

Mais le début de la floraison a été enregistré le 25 mai, égalant un précédent record daté de 1948, en raison d'un printemps exceptionnellement chaud et même le plus chaud depuis le début des mesures de MétéoSuisse en 1864.

Des vendanges en septembre

La floraison n'a duré que 10 jours alors que sa durée moyenne est de deux semaines, de sorte que la fin de la floraison, le 6 juin, détient le record absolu de précocité. Elle précède d'un jour la fin de la floraison de 2003, de 3 jours celle de 2007, d'une semaine celle de 2009 et d'un mois et demi celle de l'année calamiteuse de 1980, note le communiqué de l'Agroscope.

Ces observations permettent donc à l'ACW de prévoir des vendanges précoces. Alors qu'elles se déroulent en moyenne le 9 octobre, la récolte des raisins pourrait avoir lieu à la mi-septembre déjà pour les Chasselas et de début à la mi-septembre pour des cépages plus rapidement mûrs comme le Pinot noir.

Selon l'ACW, la vigne est une plante extrêmement sensible aux variations du climat. Elle ne se développe en principe qu'à des températures supérieures à 10 degrés. Ces observations permettent de mesurer l'influence de l'évolution climatique sur la vigne.

agences/sbo

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Un vin potentiellement exceptionnel

Les températures estivales de ce printemps pourraient aussi avoir un impact sur la qualité du vin. "Les conditions pour un vin exceptionnel sont réunies", explique Jean-Laurent Spring, chercheur à l'Agroscope.

Selon lui, la quantité de la production dépend essentiellement des conditions climatiques de l'année précédente et pendant la floraison, qui ont été plutôt bonnes. Il est en revanche encore trop tôt pour se prononcer sur la qualité du vin.

Si le printemps chaud donne une bonne base, ce sera le temps en août et septembre qui sera déterminant. "Malgré les bonnes conditions, quelques semaines de pluie en été suffisent à faire baisser la qualité", a mis en garde le chercheur.

Même tendance chez nos voisins

Des études menées en France et en Allemagne ont montré que la plupart des stades de développement de la vigne se produisent actuellement en moyenne 15 jours plus tôt que durant les décennies 1960 et 1970.

D'autres années ont certes dénoté un développement précoce, mais 2011 semble prendre une place tout à fait exceptionnelle en Europe de l'Ouest, le bassin méditerranéen mis à part, souligne le communiqué d'Agroscope.