L'étude réalisée sur une période de 20 ans a été menée par des chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de Save the Children et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. L'article est paru dans PLoS Medicine.
Le nombre de décès néonatals est passé de 4,6 millions en 1990 à 3,3 millions en 2009. La baisse est un peu plus rapide depuis 2000. Au cours de la dernière décennie, les progrès ont été plus rapides en termes de survie des mères (2,3% par an) et des enfants de moins de cinq ans (2,1% par an) que de survie des nouveau-nés (1,7% par an).
Selon les nouveaux chiffres, les décès néonatals, c'est-à-dire ceux qui interviennent dans les quatre premières semaines suivant la naissance, représentent aujourd'hui 41% des décès avant l'âge de cinq ans.
Trois causes
Les trois quarts des décès néonatals dans le monde sont attribuables à trois causes: la prématurité (29%), l'asphyxie (23%) et les infections graves, par exemple la septicémie et la pneumonie (25 %). Les interventions disponibles permettent de prévenir au moins les deux tiers de ces décès si ceux qui en ont besoin en bénéficient.
Près de 99 % des décès de nouveau-nés concernent les pays en développement. Il ressort de la nouvelle étude que plus de la moitié de ces décès interviennent dans cinq pays, en partie car ils sont densément peuplés: l'Inde, le Nigeria, le Pakistan, la Chine et la République démocratique du Congo. L'Inde enregistre plus de 900'000 décès néonatals chaque année, soit près de 28% du total mondial.
Le Nigeria, septième pays le plus peuplé au monde, est aujourd'hui le deuxième pays en nombre de décès néonatals alors qu'il était le cinquième en 1990. Dans ce pays, le risque de décès néonatal a très légèrement baissé mais le nombre de naissances a augmenté.
La Chine, en revanche, est passée du deuxième au quatrième rang car le nombre de naissances a baissé. Le risque de décès néonatal y a été divisé par deux (de 23 à 11 pour 1000).
Avec une réduction de 1% par an, les progrès sont les plus lents en Afrique. Au rythme de progression actuel, il faudrait au continent africain plus de 150 ans pour atteindre les niveaux de survie néonatale des Etats-Unis ou du Royaume-Uni, relève l'OMS.
ats/hof