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L'ONU au chevet des maladies non transmissibles

Le diabète est un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie. [Fotoia - evgenyb]
Il y a actuellement 344 millions de personnes qui souffrent du diabète. - [Fotoia - evgenyb]
Les maladies non transmissibles représentent un défi majeur pour le développement au XXIe siècle, la prévention étant la pierre angulaire de la lutte contre ce fléau, souligne un projet qui sera adopté lors de l'Assemblée générale de l'ONU lundi et mardi .

Le poids de ces maladies ne cesse d'augmenter. A l'échelle mondiale, les maladies non transmissibles (MNT) sont devenues la première cause de mortalité et sont à l'origine de 63% des décès chaque année, avec plus de 36 millions de morts recensés en 2008 (sur 57 millions au total). Sur l'ensemble de ces décès, 48% sont dus aux maladies cardiovasculaires, 21% aux cancers, 12% aux maladies respiratoires chroniques et 3% au diabète.

Plus de neuf millions des décès attribués aux MNT se sont produits avant l'âge de 60 ans. Il s'agit de décès prématurés, évitables, dont 90% sont survenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, souligne l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Près de 27% des décès en Suisse

En Suisse, 26,9% des décès chez les hommes à cause des maladies non transmissibles ont lieu avant l'âge de 70 ans, et 15% des décès chez les femmes, selon le rapport de l'agence de l'ONU (voir ci-contre la statistiques de décès en Suisse).

L'hypertension, l'une des premières causes de mortalité dans le monde. [nesoyezpasamer / fotolia]
L'hypertension, l'une des premières causes de mortalité dans le monde. [nesoyezpasamer / fotolia]

L'OMS prévoit que les décès provoqués par les MNT augmentent de 15% à l'échelle mondiale entre 2010 et 2020, date à laquelle 44 millions de personnes en mourront. Cinq facteurs de risque principaux sont en cause: l'hypertension (responsable de 13% du total des décès à l'échelle mondiale), le tabagisme (9% des décès), la glycémie (6%), l'inactivité physique (6%), le surpoids et l'obésité (5%) ainsi que l'alcoolisme (3,8% du total des décès).

Le projet de texte, le premier sur ce sujet jamais soumis à l'Assemblée générale de l'ONU, souligne que les maladies non transmissibles (MNT) se développent particulièrement rapidement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 193 Etats membres des Nations unies se réunissent à New York au siège de l'ONU à partir du 20 septembre pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. Ils devraient adopter ce projet ce jour-là.

Inégalités et vieillissement

Parmi les facteurs contribuant à l'incidence croissante des MNT, le texte de l'ONU cite la pauvreté, la distribution inégalitaire des richesses, le manque d'éducation, l'urbanisation rapide et le vieillissement de la population. "Les populations pauvres et les personnes vivant dans des situations vulnérables, en particulier dans les pays en développement, portent un fardeau disproportionné", dit le texte.

"Les MNT sont d'ores et déjà un défi majeur pour le monde car elles sont à un niveau épidémique", estime Ann Keeling, présidente de l'Alliance pour les MNT. Ainsi, pour le diabète, il y a actuellement 344 millions de personnes qui en souffrent et il y en aura bientôt plus de 500 millions, a-t-elle dit. "C'est déjà un défi majeur, c'est le défi de tout le monde".

Un programme pour lutter contre le surpoids qui se veut communautaire et participatif. [ljupco smokovski / fotolia]
Un programme pour lutter contre le surpoids qui se veut communautaire et participatif. [ljupco smokovski / fotolia]

Les Etats membres de l'ONU "reconnaissent que la prévention doit être la pierre angulaire" du combat contre les MNT, selon la déclaration, qui relève que pour le moment, les ressources allouées "ne sont pas en adéquation avec la magnitude du problème". Globalement, l'aide liée aux MNT constitue moins de 3% de l'aide officielle des pays membres de l'ONU au développement, soit beaucoup moins que l'aide apportée à la lutte contre les maladies transmissibles comme le paludisme, souligne Ala Alwan, directeur général adjoint pour les MNT à l'OMS.

Régimes et aliments plus sains

La déclaration recommande la mise en place d'initiatives "visant à promouvoir des régimes bons pour la santé, une augmentation de l'activité physique dans toute la population" et en priorité dans les écoles. Elle propose aussi la mise en ouvre d'initiatives pour réduire le sel, le sucre et les graisses saturées dans les régimes alimentaires.

Une amélioration de la situation passe aussi par une surveillance accrue, pour une détection plus précoce et un traitement adéquat des maladies non transmissibles avec un accès sûr et bon marché aux médicaments.

agences/cab

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Nombre de décès et leurs causes en Suisse en 2008

Toutes les causes de décès: 29'474 hommes et 31'759 femmes

Maladies infectieuses: 345 hommes et 332 femmes

Tumeurs malignes: 8892 hommes et 7061 femmes
- Gros intestin: 575 / 519
- Poumons: 2077 / 972
- Sein: 6 / 1392

Diabète sucré: 666 hommes et 868 femmes

Démence: 1330 hommes et 2983 femmes

Appareil circulatoire: 9861 hommes et 12'460 femmes
- Cardiopathies, toutes formes: 7721 / 9235
- Cardiopathies ischémiques: 4555 / 4306
- Maladies cérébro-vasculaires: 1526 / 2551

Appareil respiratoire: 1934 hommes et 1707 femmes

Cirrhose du foie alcoolique: 356 hommes et 139 femmes

Accidents et traumatismes: 2210 hommes / 1532 femmes
- Accidents, toutes formes: 1257 / 1017
- Suicides: 861 / 452

Source: Office fédéral de la statistique

Une chaire sur le diabète à l'EPFL

Une nouvelle chaire en chimie biorganique et imagerie moléculaire a été créée à l'Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), a annoncé l'institut le 14 septembre. Fruit d'une collaboration avec la Russie, elle se consacrera à la lutte contre le diabète. Un programme d'échanges pour enseignants et étudiants russes a été ouvert.

A l'heure actuelle, l'un des axes de recherche les plus importants en matière de diabète est le rôle joué par les mitochondries. Ces éléments produisant de l'énergie au sein des cellules jouent un rôle très important dans le déclenchement et le développement de la maladie qui touche 285 millions de personnes dans le monde.