S'il est confirmé par d'autres expériences, ce "résultat étonnant" et "totalement inattendu" par rapport aux théories formulées par Albert Einstein, pourrait ouvrir de nouvelles "perspectives théoriques complètement nouvelles", souligne le CNRS (Centre national de la recherche scientifique, France) dans un communiqué.
Ces résultats étonnants ont été découverts dans le cadre de l'expérience internationale OPERA, dédiée depuis 2006 à l'observation d'un faisceau de neutrinos produit par les accélérateurs de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) à Genève, et détecté 730km plus loin depuis le laboratoire sous-terrain de Gran Sasso en Italie.
Cette distance, la lumière la parcourt en 2,4 millisecondes, à 299.792km par seconde. Mais l'expérience OPERA a pu mesurer des neutrinos arrivant à Gran Sasso 60 nanosecondes plus tôt.
Un résultat "totalement inattendu"
Autrement dit, sur une "course de fond" de 730km, les neutrinos franchissent la ligne d'arrivée avec 20 mètres d'avance sur des photons hypothétiques qui auraient parcouru la même distance, explique le CNRS dans un communiqué.
Ce résultat "est totalement inattendu", a commenté Antonio Ereditato, de l'Université de Berne et porte-parole de l'expérience OPERA.
"De longs mois de recherche et de vérifications ne nous ont pas permis d'identifier un effet instrumental expliquant le résultat de nos mesures. Si les chercheurs participant à l'expérience OPERA vont poursuivre leurs travaux, ils sont impatients de comparer leurs résultats avec d'autres expériences de manière à pleinement évaluer la nature de cette observation", a-t-il ajouté.
De nouvelles mesures nécessaires
Jusqu'à présent, la vitesse de la lumière a toujours été considérée comme une limite infranchissable. Si les résultats étaient confirmés et montraient que ce n'était pas le cas, cela pourrait ouvrir des perspectives théoriques complètement nouvelles.
"Compte tenu de l'énorme impact qu'un tel résultat pourrait donc avoir pour la physique, des mesures indépendantes s'avèrent nécessaires afin que l'effet observé puisse être réfuté ou bien formellement établi.
C'est pourquoi les chercheurs de la collaboration OPERA ont souhaité ouvrir ce résultat à un examen plus large de la part de la communauté des physiciens", ajoute le communiqué du CNRS.
agences/mre