Björk, autant se le dire, c'est tout un concept. Et son dernier disque "Biophilia" ne fait pas exception. Si l'interprète islandaise est parfois diffi cile à suivre, l'expression atteint son paroxysme avec ce huitième album studio.
"Biophilia" n'est pas qu'un disque. C'est un véritable enfant de la technologie. A chacun des dix titres correspondent des applications iPhone et iPad, pour permettre à l'auditeur d'être un peu moins passif à l'écoute des morceaux. Les mélodies elles mêmes ont été composées en grande partie sur une tablette. Björk se dit d'ailleurs ravie d'avoir pu se débarrasser des guitares.
Une voix toujours aussi puissante
Que dire de cet album? On reconnaît bien la voix de la chanteuse, plutôt glaciale et très puissante. Etonnant, si l'on se souvient que l'Islandaise a souffert de nodules à la gorge et a totalement perdu sa voix lors de sa dernière tournée, il y a trois ans.
Des mélodies interrogent parfois, comme les coups en rafale sur "Crystalline", qui font penser à des tirs de fusil... Mais la douceur presque enfantine est aussi présente, comme sur le morceau d'ouverture "Moon", ou sur "Virus". Les fans seront sûrement ravis. Pour les autres, il se peut qu'ils ne comprennent pas où Björk veut en venir.
Thomas Dutronc, le retour du manouche
Le clip de "Demain"
Avec son nouvel opus "Silence on tour ne, on tourne en rond", Thomas Dutronc prouve une fois encore qu'il est un as de la guitare. Dès la première écoute, "Demain" s'annonce comme le nouveau titre phare du deuxième album du fils de Jacques Dutronc et Françoise Hardy.
Le dandy fan de musique manouche y raconte comment il traîne en regardant par la fenêtre et se demande pourquoi faire aujourd'hui ce qu'il pourrait faire demain. Belle philosophie! Mélodies et textes font penser à un autre interprète français de ces dernières années, Renan Luce, avec des comptines bien racontées qui font mouche.
Sur certains titres, on reconnaît bien la filiation de Dutronc le trentenaire. Notamment lorsqu'il dénonce notre société digitale sur "On ne sait plus s'ennuyer" et dans "Oiseau fâché". Sur ce CD, on trouve quatre titres instrumentaux, mais aussi des chansons aux influences pop, par exemple sur "Clint (Silence on tourne)". Et une bossa nova ("A la vanille")... pour se souvenir du bon temps où il a écrit pour Salvador?
Thomas Dutronc a vendu 600'000 exemplaires de "Comme un manouche sans guitare", son premier album. Reste à savoir si le succès sera là aussi au rendez-vous. C'est tout ce qu'on lui souhaite.
Claire Denamur se fait plus sombre
Claire Denamur, c'est une voix cassée et plaintive sur des mélodies folk/rock. Son premier album éponyme est sorti en 2009. La voilà qui revient avec "Vagabonde" et onze nouveaux titres.
La voix de cette Française de 27 ans repérée sur MySpace s'écoute aussi bien en français ("Rien de moi", "Bang Bang Bang") qu'en anglais ("Together", "A Child"). Il faut dire qu'elle a en partie grandi aux Etats-Unis. Après un album très frais, elle prend ici un virage à 180 degrés, avec des textes et des mélodies plus sombres. Bref, tout bon pour la jeune femme qui fait parfois penser à Axelle Red.
Julie Mégevand
Les nouveautés musicales
Björk, "Biophilia" (7 octobre)
Pink Martini, "Retrospective" (7 octobre)
Stress, "Renaissance" (7 octobre)
Evanescence (7octobre)
Ryan Adams, "Ashes & Fire" (7 octobre)
Arthur H, "Baba Love" (10 octobre)
Camille, "ILO VEYOU" (14 octobre)
Noel Gallagher, "High flying birds" (17 octobre)
Coldplay, "Mylo Xyloto" (24 octobre)
Corneille, "Les inséparables" (24 octobre)
Justice, "Audio video disco" (28 octobre)
Charlotte Gainsbourg (7 novembre)
No Doubt, titre inconnu, (novembre)
Leona Lewis, "Heart Glass" (23 mars 2012)
L'info musicale de la semaine
Etoile du music-hall, acteur inspiré, homme engagé et homme à femmes... Yves Montand, décédé il y a 20 ans et qui aurait fêté ses 90 ans jeudi, est célébré sous tous ses facettes, à l'occasion de ce double anniversaire.
De son vrai nom Ivo Livi, Yves Montand est né le 13 octobre 1921, dans le village toscan de Monsummano.
Il n'a que deux ans lorsque sa famille, fuyant le fascisme, s'installe dans les quartiers pauvres de Marseille. Lorsqu'il disparaît foudroyé par un infarctus quelques jours après avoir fêté ses 70 ans, le 9 novembre 1991, le petit immigré italien est devenu un monument du patrimoine français. C'est d'abord par le music-hall qu'Yves Montand s'est fait connaître.
"Battling Joe", "Les grands boulevards", "Les feuilles mortes", "A bicyclette"... des dizaines de succès jalonnent une carrière entamée en 1941. En 1968, alors que son charme et son jeu de scène lui ont assuré une notoriété internationale, il "divorce à l'amiable" du music-hall pour se consacrer au cinéma. Mais l'envie de la scène est la plus forte.
En 1981, il revient une ultime fois devant le public d'abord à l'Olympia puis pour une tournée mondiale.
C'est l'histoire de ce retour dans la mythique salle parisienne -- trois mois de représentations devant 180'000 spectateurs ! -- que Stéphane Korb raconte dans "Yves Montand" (ed. Jean-Claude Gawsewitch).
Alors jeune photographe, il a fixé sur la pellicule les coulisses de cet événement et retrouvé, pour le livre, de nombreux témoins de l'époque.