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Un cours virtuel à l'Université de Stanford

Les deux initiateurs du cours d'intelligence artificielle: Peter Norvig (à gauche) est directeur de recherche Google; Sébastian Thrun (à droite) est professeur à L'université de Stanford. [Stanford University]
Les deux initiateurs du cours d'intelligence artificielle: Peter Norvig (à gauche) est directeur de recherche Google; Sébastian Thrun (à droite) est professeur à L'université de Stanford. - [Stanford University]
C'est lundi que débute la première expérience complète de cours à distance avec un examen final. L'Université américaine de Stanford n'attendait pas un tel succès: plus de 130'000 étudiants de 190 pays se sont inscrits à une formation de deux mois qui posera les bases de l'intelligence artificielle.

Ce 10 octobre, Peter Norvig et Sebastian Thrun, deux professeurs en Intelligence Artificielle de l'Université de Stanford, lanceront une grande première: un cours gratuit, accessible sur un site web, au cours duquel les étudiants auront des devoirs à réaliser en ligne, contrôleront leurs connaissances régulièrement, participeront à des discussions avec d’autres étudiants et poseront des questions aux formateurs.

 - L'introduction du cours sur l'intelligence artificielle -

L'introduction du cours sur l'intelligence artificielle

En regardant cette vidéo directement sur YouTube, on peut accéder à un sous-titrage en français en cliquant sur l'icône "Transcription interactive".

Un cursus complet

Dans une vidéo expliquant le nouveau concept, Sébastien Thrun explique: "il y aura chaque semaine de nouvelles vidéos, des tests qui vous permettront d'évaluer vos connaissances et, pour la version avancée de cette classe, il y aura des examens et vous obtiendrez un résultat pour voir si vous intégrez ce cours en intelligence artificielle comme n'importe quel autre étudiant de Stanford".

C'est l'originalité de cette formation: un examen final, alors que la plupart des universités qui proposent aujourd'hui des cours à distance ne permettent pas de certification. Il est à préciser que les étudiants qui réussiront l'examen ne partiront pas avec un diplôme de la prestigieuse université américaine, mais avec un simple certificat "d'accomplissement".

La formation à distance ne s'improvise pas

Pourquoi d'autres universités ne se sont-elles pas lancées sur ce créneau de la formation en ligne? Pour Pierre Dillenbourg, professeur à l'Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne, un des spécialistes du domaine, on ne s'improvise pas université à distance: "ce n'est pas parce qu'on est une bonne université qu'on devient forcément une bonne université à distance. On a eu cette illusion il y a quelques années et de nombreuses universités ont échoué. Celles qui survivent maintenant ont un rôle très important dans l'enseignement distant, comme l'OpenUniversity, en Angleterre. Elle compte 250'000 étudiants, avec une cinquantaine de centres locaux pour les encadrer."

Un double défi: l'interaction et l'encadrement

Pour ce type de formation, le défi est double: il faut suivre et encadrer les étudiants et, dans le même temps, proposer des contenus réellement adaptés à l'apprentissage distant. Des contenus qui doivent être interactifs. "La conception pédagogique doit être revisitée", estime Pierre Dillenbourg, pour lequel "interactif ne signifie pas que l'étudiant le trouve amusant, mais dans le sens où il travaille et doit traiter l'information qu'on lui propose. Rester assis deux heures devant la vidéo d'un cours ex-cathedra, ce n'est pas possible".

A la question de savoir comment 130'000 étudiants pourront interagir avec les enseignants, les auteurs du cours de Stanford ne donnent pas de précision. L'expérience originale est donc à suivre jusqu'au 18 décembre prochain.

Pierre Crevoisier

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