Cette découverte a été permise par les instruments embarqués à bord de la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), qui a scruté la surface de notre satellite naturel en utilisant sept longueurs d'ondes lumineuses différentes.
"Si on regarde la surface de la Lune, elle semble peinte en différentes nuances de gris, en tout cas pour l'oeil humain. Mais avec les bons instruments, la Lune est pleine de couleurs", a expliqué Mark Robinson, de l'Université d'Etat d'Arizona, en présentant ses travaux lors d'un congrès de planétologie réunissant à Nantes experts européens et américains.
Les plaines lunaires "apparaissent rougeâtres par endroits, et bleues à d'autres. Même si elles sont subtiles, ces nuances de couleurs nous disent des choses très importantes sur la chimie et l'évolution à la surface de la Lune; elles indiquent une abondance de titane et de fer", souligne-t-il.
Cartographie de la Lune
En effet, les minéraux ne reflètent pas tous de la même manière les ondes lumineuses, et en examinant cette "signature" dans le spectre électro-magnétique, on peut connaître leur composition exacte.
Mark Robinson et son équipe avaient déjà comparé, avec succès, des images du télescope Hubble et celles prises en 1972 par les astronautes d'Appolo 17 pour cartographier les gisements de titane autour du site d'alunissage de la mission américaine.
Ils ont reproduit cette technique en partant des images de la sonde LRO et ont découvert que la teneur en titane de certaines roches lunaires est jusqu'à dix fois plus élevée que celle de roches similaires sur la Terre.
Une aubaine potentielle puisque ce métal est aussi résistant que l'acier mais pèse presque deux fois moins que lui. "On trouve principalement le titane lunaire dans un minéral appelé ilménite, composé de fer, de titane et d'oxygène. Des mineurs du futur vivant et travaillant sur la Lune pourraient casser l'ilménite pour libérer ces éléments", laissent entrevoir les astronomes.
afp/mre