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Pilules contraceptives: Bayer à nouveau incriminé

Les pilules Yaz et Yasmin augmenteraient le risque de caillot sanguin. [Gaetan Bally]
Les pilules Yaz et Yasmin augmenteraient le risque de caillot sanguin. - [Gaetan Bally]
Certaines pilules contraceptives du laboratoire allemand Bayer contenant de la drospirénone paraissent accroître le risque de caillot sanguin nettement plus que des contraceptifs oraux plus anciens, selon un rapport de la FDA, l'agence américaine des médicaments. Des résultats qui contredisent ceux établis par Swissmedic en 2009.

La Food and Drug Administration (FDA) a analysé des études qui ont porté sur plus de 800’000 femmes ayant utilisé différents moyens de contraception entre 2001 et 2007. Dans ses conclusions préliminaires, la FDA estime que les pilules contraceptives contenant de la drospirénone, un gestagène synthétique de nouvelle génération proche de l'hormone naturelle, voyaient leur risque de formation de caillot sanguin multiplier par 1,5 comparativement à celles utilisant des pilules plus anciennes.

Yaz et Yasmin mises en cause

Les pilules Yaz et Yasmin du laboratoire allemand Bayer, parmi les plus vendues, contiennent de la drospirénone combinée à de l'éthinylestradiol, un oestrogène très courant dans les contraceptifs oraux. La FDA a comparé les nouvelles pilules à la drospirénone aux anciennes qui contenaient du lévonorgestrel en utilisant les dossiers médicaux des femmes dans ces études. Les pilules Yaz et Yasmin ont représenté 1,5 milliard de dollars de ventes mondiales pour Bayer en 2010.

La FDA a également constaté un risque accru de caillot sanguin avec le timbre contraceptif Ortho Evra bon pour une semaine de la firme Johnson and Johnson et l'anneau vaginal contraceptif mensuel NuvaRing du laboratoire Merck. Ces trois méthodes de contraception "sont liées à un plus grand risque de phlébite comparativement à des contraceptifs standards à faible dose", écrit l'Agence américaine des médicaments.

L'Ortho Evra et le NuvaRing contiennent de l'oestrogène combiné à deux autres hormones synthétiques commercialisées depuis ces dernières années. La FDA indique sur son site ne pas être encore parvenue à une conclusion définitive sur l'innocuité de ces contraceptifs qui sera soumise à un comité consultatif d'experts le 8 décembre.

De son côté l'Agence européenne des médicaments a conclu en mai dernier que ces contraceptifs oraux représentaient un risque accru de phlébite et que le label d'avertissement devrait être mis à jour pour en tenir compte. Toutefois l'agence relevait que le risque général de formation de caillot lié à toute méthode de contraception demeurait faible ne justifiant pas une recommandation aux femmes de cesser de prendre des pilules contenant de la drospirénone.

Actions en justice

Ces nouvelles pilules sont l'objet de plusieurs actions en justice dont une visant la pilule Yaz de Beyer engagée plus tôt cette année par les parents d'une jeune Américaine décédée à la suite d'un caillot sanguin. Deux études publiée récemment dans le British Medical Journal ont conclu que les pilules Yaz et Yasmin triplaient et doublaient respectivement le danger de caillots de sang graves comparativement à la génération précédente de contraceptifs oraux.

Sur son site internet officiel, Beyer indique que Yaz est lié "à un accroissement du risque de plusieurs effets secondaires graves dont des caillots de sang, des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques". Ce risque, selon des médecins, concerne encore davantage des femmes de plus de 35 ans et qui fument.

bkel avec les agences

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Swissmedic contredit

En Suisse, les pilules Yasmin et Yaz avaient défrayé la chronique il y a deux ans. En mai 2009, une jeune fille s’était retrouvée gravement handicapée après une embolie pulmonaire attribuée à la prise de la pilule Yasmin. Bayer avait alors évoqué "un cas rare et isolé d’effets secondaires".

Au mois de septembre de la même année, une jeune femme était décédée dix mois après avoir commencé à utiliser la pilule Yaz, également d’une embolie pulmonaire.

Swissmedic avait alors décidé de mener une évaluation portant sur l'ensemble des pilules contraceptives. Sur la base des résultats obtenus, l’institut avait conclu en octobre 2009 que les pilules contraceptives contenant de la drospirénone ne sont pas plus dangereuses que les autres préparations disponibles sur le marché.

Le risque de caillot sanguin est dans tous les cas le plus fortement accru au cours de la première année d’usage, avait indiqué Swissmedic.

Un appel à la prudence avait également été émis et plusieurs recommandations avaient été formulées. Les contraceptifs oraux combinés ne devraient ainsi être prescrits qu'après un entretien approfondi avec le médecin.

Si la femme présente un facteur de risque - antécédents familiaux, surpoids, tabagisme, âge, notamment -, il faut renoncer à la pilule et utiliser une méthode contraceptive non-hormonale.