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Un pancréas artificiel testé pour la première fois

Un homme utilise un smartphone
Un smartphone permet de contrôler le système de pompe à insuline, avec appareil de mesure de glucose sous la peau.
Pour la première fois, un diabétique dont la vie dépend de l'apport permanent d'insuline a pu aller au restaurant, dormir à l'hôtel et passer une matinée sans avoir à se soucier de son traitement. Et ce grâce à un "pancréas artificiel" autonome portable.

L'homme, 58 ans, chef d'entreprise en France, qui a couru le marathon, est ravi. Il est le premier à avoir expérimenté ce système de pompe à insuline portable, avec appareil de mesure continue de glucose sous la peau et contrôle informatique installé dans son smartphone, explique le Pr Eric Renard, médecin coordonnateur du Centre d'Investigation Clinique INSERM-CHU de Montpellier, en France.

Cette pompe à insuline "autorégulée" a fait l'objet d'une présentation à un congrès dédié aux technologies du diabète, organisé du 27 au 29 octobre à San Francisco aux Etats-Unis.

En permanence, la mesure du glucose automatisée est transmise au smartphone qui ordonne la quantité d'insuline que doit administrer la pompe pour maintenir le taux de sucre dans le sang (la "glycémie") à des niveaux convenables. Cette première expérimentation a été menée en parallèle chez un malade italien à Padoue, avec le même succès.

Miniaturisation

Huit autres malades vont participer aux mêmes essais au cours des prochaines semaines à Montpellier et à Padoue, avant d'étendre la durée d'étude dans la vie courante sur plusieurs jours, puis plusieurs semaines si les premiers succès sont confirmés. Ce patient était le premier à participer à une étude promue par le CHU de Montpellier, financée par la Juvenile Diabetes Research Foundation américaine et menée par l'International Artificial Pancreas Study Group, un consortium de recherche international.

L'an dernier, des médecins de l'Université de Cambridge rapportaient, dans la revue médicale "The Lancet", avoir testé avec succès un dispositif automatisé de distribution d'insuline chez une vingtaine d'enfants et d'adolescents diabétiques, qui avaient passé une cinquantaine de nuits à l'hôpital pour les besoins de l'expérimentation.

"L'élément innovant principal de notre système par rapport à celui testé à Cambridge est la miniaturisation du module de commande de la pompe selon le niveau glycémique", explique le Pr Renard. Jusque-là les expérimentations ne se faisaient pas à l'extérieur de l'hôpital.

Autre progrès

"Ce module tient dans un smartphone au lieu d'un ordinateur portable. Dès lors, le système devient possiblement ambulatoire; nous avons pu ainsi le tester hors de l'hôpital avec succès, chez ce patient", ajoute-t-il.

Autre progrès, le système qui vient d'être testé en France fonctionne "en automatique", sans avoir besoin d'une intervention humaine. "Notre dispositif autorise donc une grande liberté physique, grâce à du matériel déjà disponible sur le marché : pompe, téléphone portable", conclut le docteur.

ats/pima

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