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La cigarette électronique n'a pas moins de nicotine

Les utilisateurs expérimentés, qui tirent 150 bouffées en moyenne par jour, sont exposés à autant de nicotine que les fumeurs de cigarettes de tabac. [Mark Sykes]
Les utilisateurs expérimentés, qui tirent 150 bouffées en moyenne par jour, sont exposés à autant de nicotine que les fumeurs de cigarettes de tabac. - [Mark Sykes]
La cigarette électronique délivre autant de nicotine que la cigarette de tabac, selon une étude genevoise publiée mardi. Pour la première fois, les niveaux de cotinine - un produit de la dégradation de la nicotine par le foie - ont été analysés chez des utilisateurs réguliers de "cigarettes virtuelles".

"Jusqu'à présent, des tests sanguins avaient été réalisés sur des utilisateurs novices qui découvraient la cigarette électronique en laboratoire et ne tiraient que quelques bouffées. Il en résultait une faible nocivité", explique Jean-François Etter, de l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Genève et auteur de l'étude publiée dans l'European Respiratory Journal.

"Or il faut de l'expérience pour utiliser ce produit. Certains atomiseurs doivent être chauffés pour diffuser de la nicotine", souligne-t-il. Les utilisateurs expérimentés, qui tirent 150 bouffées en moyenne par jour, sont ainsi exposés à autant de nicotine que les fumeurs de cigarettes de tabac.

Deux fois plus de nicotine que dans les patchs

En outre, l'analyse des niveaux de cotinine, un produit de la dégradation de la nicotine par le foie, a révélé que la cigarette électronique contient deux fois plus de nicotine que les substituts nicotiniques, comme les patchs, indique Jean-François Etter.

Conduite par les Universités de Genève et d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, l'étude a été menée sur 30 ex-fumeurs de tabac en situation réelle.

La dépendance subsiste

Il existe différents modèles de cigarettes électroniques, avec ou sans nicotine. Celles sans diffusent des arômes et sont vendues en pharmacie en Suisse, tandis que les premières ne sont autorisées que pour un usage personnel. L'Office fédéral de la santé publique limite leur achat sur Internet à 150 cartouches par mois, ce qui correspond à une consommation de cinq cigarettes par jour.

Si elles n'ont pas de prétention thérapeutique, les cigarettes virtuelles avec nicotine sont utilisées pour arrêter de fumer. "Les fumeurs restent dépendants à la nicotine, mais ils ne sont plus exposés aux 4000 autres substances toxiques du tabac", relève Jean-François Etter. La toxicité de ces cigarettes, pour lesquelles il n'y a pas de normes de production, n'est toutefois pas connue.

ats/hof

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