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Un astéroïde géant a "frôlé" la Terre

Un scientifique de la Nasa montrant une image de l'astéroïde. [AP Photo/Orange County Register, Leonard Ortiz]
Un scientifique de la Nasa montrant une image de l'astéroïde. - [AP Photo/Orange County Register, Leonard Ortiz]
Un astéroïde de la taille d'un porte-avions a frôlé comme prévu la Terre mardi soir devenant le plus gros objet céleste à s'approcher aussi près de notre planète depuis 35 ans, mais sans jamais présenter de risque de collision, a assuré la NASA.

L'objet céleste de 400 mètres de diamètre, baptisé 2005 YU55, "s'est approché comme attendu au plus près à 23H28 GMT précisément", a indiqué à l'AFP DC Agle, porte-parole du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena (Californie, ouest).

L'astéroïde est ainsi passé à 319'000 km de la surface de la Terre (324'600 km de son centre), soit moins que la distance séparant notre planète de la Lune. Sa vitesse est estimée à 46'600 km/h. Les effets gravitationnels de cet astéroïde n'ont pas été perceptibles sur la Terre, y compris sur les marées ou les plaques tectoniques, selon l'agence spatiale américaine.

Les images de l'astéroïde 2005 YU55 prises par la Nasa

L'astéroïde 2005 YU55 se trouve sur une orbite qui le fait passer à intervalles réguliers dans le voisinage de la Terre, de Vénus et de Mars. Mais mardi il a croisé au plus près de notre planète depuis au moins 200 ans. La prochaine fois qu'un astéroïde aussi grand devrait s'approcher à une distance comparable de la Terre sera en 2028, précise la Nasa.

Surface noire comme du charbon

Des observations de l'astéroïde effectuées en 2010 avec le radiotélescope américain d'Arecibo, à Porto Rico, indiquent qu'il s'agit d'un objet de forme approximativement sphérique et tournant lentement sur lui-même, en 18 heures. Sa surface est plus noire que le charbon. L'astéroïde n'est pas visible à l'oeil nu et les astronomes amateurs, nombreux mardi, devaient être équipés d'un télescope avec une ouverture d'au moins 15 centimètres et se trouver de préférence en Europe occidentale ou en Amérique du Nord, les lieux d'observation les plus favorables. Sur une période dix heures l'astéroïde devait traverser 70 degrés de la voûte céleste vers l'est, croisant plusieurs constellations.

La NASA a commencé à suivre de près 2005 YU55 depuis vendredi. Les scientifiques de l'agence spatiale analysent les échos des ondes radar qui rebondissent sur la surface de l'astéroïde et espèrent obtenir des images suffisamment précisent de cet objet pour en dévoiler un grand nombre de détails de sa surface, de sa forme et de ses dimensions.

afp/cab

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Environ 8500 astéroïdes et comètes

L'astéroïde 2005 YU55, découvert il y a près de six ans par l'astronome américain Robert McMillan de l'Université d'Arizona, est l'un des quelque 8500 objets --astéroïdes et comètes-- dont l'orbite passe dans le voisinage de la Terre qui ont été à ce jour découverts et catalogués par la Nasa.

L'agence spatiale calcule leur orbite pour déterminer s'ils représentent un danger pour la Terre. Dans un récent rapport, elle a révisé à la baisse le nombre de gros astéroïdes proches de notre planète et surtout ceux de taille moyenne capables d'anéantir une grande agglomération.

Ces estimations résultent du recensement le plus exact fait à ce jour des objets rocheux tournant à moins de 195 millions de km autour du Soleil et se trouvant assez proches de l'orbite terrestre, précisait l'agence spatiale américaine.

La Nasa a déjà recensé 93% des plus gros astéroïdes --au moins un kilomètre de diamètre-- se trouvant près de la Terre, un objectif fixé par le Congrès américain en 1998.

Raté d'une sonde russe en route vers un astéroïde martien

Une sonde russe lancée dans la nuit de mardi à mercredi a échoué à prendre sa trajectoire vers Mars et reste en orbite autour de la Terre, a indiqué mercredi l'Agence spatiale russe (Roskosmos), ajoutant qu'elle avait trois jours pour régler ce problème.

"Nous avons trois jours, dans la mesure où les batteries fonctionnent toujours. Je ne dirais pas que c'est un échec. C'est une situation imprévue, mais elle peut être surmontée", a déclaré le chef de Roskosmos, Vladimir Popovkine.

"Le moteur ne s'est pas mis en marche (...). La sonde n'a pas pu s'orienter d'après les étoiles" du système solaire, a-t-il ajouté. La sonde Phobos-Grunt --Phobos-Sol en russe-- a été lancée à bord d'une fusée Zenit du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan.

Phobos-Grunt, qui consiste en un atterrisseur et un module capable de revenir sur Terre, a pour objectif de collecter des échantillons du sol de Phobos. Le véhicule doit atteindre sa destination après onze mois de vol environ et les prélèvements sont attendus en 2014 sur Terre.

L'objectif de ces efforts est notamment de déterminer si Phobos est un astéroïde resté bloqué sur l'orbite de Mars ou si ce petit corps céleste --18 km de diamètre-- a été arraché à la planète rouge.

Selon Roskosmos, déterminer l'orgine de Phobos, le plus grand des deux satellites martiens, permettra de mieux comprendre les mécanismes de la formation du système solaire.