Les dix années 2002 à 2011 sont la décennie la plus chaude jamais enregistrée, avec une élévation de la température de 0,46 degré au-dessus de la moyenne à long terme. Les treize années les plus chaudes depuis 1850 ont toutes été recensées depuis 1997.
2011 moins chaude que 2010
De janvier à octobre 2011, les températures moyennes à la surface du globe ont été de 0,41 degré plus élevées que la moyenne annuelle de 1961 à 1990, a précisé l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
L'année 2010 avait connu une hausse de 0,52 degré par rapport à la moyenne 1961-1990. Depuis le début de l'année, un fort épisode de La Niña (refroidissement des eaux du Pacifique tropical) a modéré la hausse des températures par rapport à 2010, a expliqué l'agence de l'ONU.
Cet épisode est notamment associé à la sécheresse dans la corne de l'Afrique et aux inondations en Afrique australe, dans l'est de l'Australie et dans le sud de l'Asie.
Une hausse "pas spectaculaire"
"La hausse des températures ne semble pas avoir été spectaculaire cette année, mais il est remarquable que 2011 reste parmi les dix années les plus chaudes. Elle a été la plus chaude des années marquées par un phénomène La Niña", a déclaré le secrétaire général de l'OMM Michel Jarraud, lors d'une conférence de presse à Genève.
En 2011, la surface des glaces dans la zone arctique a été la seconde la plus faible, avec un minimum atteint le 9 septembre de 35% inférieur à la moyenne 1979-2000.
Fonte rapide de la banquise
Le volume de la banquise a été le plus bas jamais enregistré avec une diminution de 8% d'une année sur l'autre. "Les glaces continuent à fondre à un rythme rapide", a constaté Michel Jarraud. L'une des conséquences est que la hausse du niveau des mers est encore plus rapide que prévu, a-t-il dit.
Il a rappelé que le réchauffement de la planète est dû, pour une grande part, à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoquée par les activités humaines. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint de nouveaux pics cette année: les émissions de CO2 ont augmenté de 39% depuis 1750, celles du méthane de 158% depuis 1950 et celles du protoxyde d'azote de 20%.
"Si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites, nous sommes sur la voie de connaître une hausse des températures de plus de 2,5 degrés d'ici la fin du siècle par rapport à 1990", a averti Michel Jarraud.
ats/mej
Plusieurs événements climatiques extrêmes
Cette année, la Terre a connu de nombreux événements climatiques extrêmes.
En Europe, le climat a été marqué notamment par une sécheresse record dans sept pays européens.
En Suisse, ce devrait être la troisième année la plus sèche, a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Le nord de la Russie a connu des températures record, de l'ordre de +4 degrés par rapport à la moyenne.
Enfin, dans le sud des Etats-Unis, une canicule sans précédent a eu lieu au Texas avec des précipitations inférieures de 56% à la normale.
Novembre 2011 restera dans les annales
Novembre 2011 va rester dans les annales des météorologues.
Alors que ce mois est souvent marqué par le gel, on a enregistré cette année un record à 24,6 degrés à Glaris grâce au foehn. Dans les Préalpes, la moyenne a été de 5,5 degrés plus élevée que la norme.
Au Säntis, par exemple, la moyenne de novembre a atteint 1,5 degré au-dessus de zéro, soit 1,7 degré de plus que le record de 1984, où une moyenne de -0,2 avait été mesurée, a indiqué mardi SF Meteo, le service météorologique de la télévision publique alémanique.
Au Pilate et au Napf, il a fait respectivement 5,5 et 5,6 degrés plus chaud que d'habitude.