Lors de l'attaque des hackers d'Anonymous suite à la fermeture du site de partage de fichiers Megaupload par le FBI, Twitter avait effacé plusieurs mots-clés de ses classements des termes les plus employés et ainsi déclenché une vague d'indignation. Les mesures annoncées jeudi par le site de microblogging agitent à nouveau le web.
Désormais, a indiqué Twitter, certains messages pourront être bloqués dans des pays spécifiques, alors que jusqu'à présent les messages bloqués l'étaient dans le monde entier. "Nous n'avons pas encore utilisé cette capacité, mais si on nous demande de bloquer un message dans un pays spécifique, nous essaierons de contacter l'internaute, et nous indiquerons clairement quand le message a été bloqué", a précisé le site.
En annonçant cette mesure jeudi, Twitter a expliqué que des pays respectant la liberté d'expression "interdisent certains messages, comme la France ou l'Allemagne qui interdisent les messages pro-nazis".
Reporters sans frontières s'inquiète
"Reporters sans frontières est très inquiète de la décision de Twitter de collaborer avec les censeurs", a réagi l'association de défense de la liberté de la presse. "Votre nouvelle politique sonne-t-elle le glas de toute mention des révolutions arabes et des manifestations à Manama sur le service Twitter accessible à Bahrein?", a interrogé le directeur de RSF Olivier Basille dans une lettre ouverte au président et cofondateur de Twitter Jack Dorsey.
"Les Vietnamiens utilisant votre réseau social dans leur pays ne pourront-ils plus dénoncer les conséquences néfastes de l'exploitation des mines de bauxite sur l'environnement ? Allez-vous bloquer les messages liés aux revendications de la minorité kurde en Turquie ? Les internautes russes verront-ils leurs critiques du pouvoir en place modérées ?", a ajouté Olivier Basille.
"Votre décision a-t-elle été motivée par la volonté d'entrer à tout prix sur le marché chinois ?", a-t-il encore demandé.
D'autres internautes se sont demandé si cette annonce était liée à l'investissement de 300 millions de dollars du milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal annoncé en décembre, Ryad exerçant un contrôle strict d'internet.
mre avec afp