Des chercheurs américains ont montré qu'il était possible de reconstituer des mots pensés par une personne. Pour ce faire, il s'agit de décoder ses ondes cérébrales, selon leurs expériences publiés dans la dernière édition de la revue PLoS Biology (Public Library of Science Biology), datée du 31 janvier.
Un jour, les neurologues pourront peut-être ainsi écouter ce que disent dans leur imagination des patients incapables de parler à la suite d'une attaque cérébrale ou de la maladie de Charcot, selon cette étude menée à l'Université de Californie à Berkeley.
Leur technique s'appuie sur le captage des signaux électriques produits par le cerveau. Ces impulsions sont entrées dans un ordinateur qui les traite pour reconstruire les sons des mots que les patients pensent.
Synthétiser les sons
Ces scientifiques ont pu décoder cette activité électrique dans le lobe temporal, une zone du cerveau où se trouve le système auditif via lequel une personne écoute une conversation. S'appuyant sur la corrélation entre les sons et l'activité cérébrale, ils ont pu décoder les mots que le sujet avait ainsi entendus.
"Si on peut un jour reconstituer, à partir de l'activité électrique du cerveau, les conversations imaginées par quelqu'un ne pouvant pas parler, des milliers de personnes pourraient en bénéficier", selon Robert Knight, professeur de neurologique à l'Université de Californie à Berkeley, co-auteur de cette étude.
"Les principes de cette recherche sont basés sur les sons qu'une personne entend vraiment, mais les utiliser pour reconstituer des conversations imaginées suppose qu'ils s'appliquent aussi à la verbalisation interne", met en garde Brian Pasley, de l'Université de Californie à Berkeley, un des co-auteurs.
Mais "il y a des indications qu'entendre les sons et les imaginer activent la même zone du cerveau", ajoute le chercheur. "Si on peut suffisamment bien comprendre la relation entre la manière dont le cerveau enregistre les sons et les crée, il serait alors possible, soit de synthétiser le son auquel une personne pense ou simplement de l'écrire sous forme de mots avec une machine", dit Brian Pasley.
agences/dk