La polémique sur la publication d'un article controversé sur un virus mutant de la grippe aviaire H5N1 était née à la fin de l'année passée après l'annonce par deux équipes, l'une américaine et l'autre néerlandaise, de la création de mutations du virus H5N1 capables, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères et potentiellement entre êtres humains.
Le virus H5N1, essentiellement présent parmi la volaille d'élevage et les oiseaux sauvages, est très dangereux pour l'homme avec un taux de mortalité de 60%. Il n'a toutefois fait que 350 morts environ depuis son apparition en 2003 car il se transmet difficilement entre êtres humains.
Le but de ces recherches - financées par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) - était de comprendre si ce virus pouvait muter en une version capable de se transmettre facilement par voie aérienne entre humains.
"Censure"
En novembre, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) avait demandé à la revue américaine "Science" et à la britannique "Nature" de ne pas publier les résultats de ces travaux, évoquant le risque de bioterrorisme. Des scientifiques avaient alors qualifié cette décision de "censure". (Lire: Grippe aviaire)
En mars, après de nouvelles évaluations, le NSABB a finalement autorisé la publication des études, estimant que "les données (...) ne semblent pas fournir d'informations qui permettraient une utilisation nuisible (...) au point de mettre en danger la santé publique ni la sécurité nationale".
La revue britannique "Nature" publie mercredi les résultats de l'équipe américaine, dirigée par Yoshihiro Kawaoka de l'Université du Wisconsin. L'autre article du professeur Ron Fouchier du centre médical Erasmus de Rotterdam est en cours de "révision" avant publication dans "Science".
ats/mre