Internet requiert plus d'électricité que celle produite par la centrale Mühleberg
Le recours à internet est devenu aussi courant qu'allumer la lumière. Mais peu d'utilisateurs se rendent compte des besoins en énergie qui se cachent derrière un e-mail. Or selon une étude, la consommation totale s'élève à 4,6 térawattheure (TWh), soit plus que la production de Mühleberg.
Une étude publiée en février
Cette estimation, basée sur des données de 2009, émane d'une étude réalisée par le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) à la demande de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). La publication a été publiée en février et relayée par la "NZZ am Sonntag".
L'étude qui englobe autant l'infrastructure des fournisseurs que le matériel des particuliers entend dresser le bilan des impacts environnementaux. En termes d'énergie, la consommation totale atteint selon cette analyse 4,640 TWh par an, soit environ 7,8% de la consommation totale d'électricité en Suisse.
"Ce chiffre ne m'étonne pas car il est connu qu'internet requiert beaucoup d'énergie", a indiqué Michel Monteil, chef de la section Valorisation et traitement des déchets à l'OFEV. Sachant que la plupart des ménages sont connectés au web, il est probable que cette consommation soit légèrement supérieure à certains pays européens, notamment de l'Est, a-t-il ajouté.
Dans le cadre de la réflexion d'une "Economie verte"
Cette étude de base s'inscrit dans la réflexion d'une "Economie verte" qui entend inclure les services internet, ajoute Michel Monteil. Mais pour l'heure, elle ne va entraîner aucun changement d'ordonnance, a-t-il précisé. On constate que les améliorations potentielles concernent plutôt les systèmes de refroidissement des infrastructures des grandes entreprises.
En termes de matériel requis pour avoir accès à la toile, qu'il s'agisse des câbles de cuivre, de fibres optiques ou d'ordinateurs, l'analyse montre un stock de 103'400 tonnes pour l'année 2009, en majorité des PC. Cette quantité avait augmenté cette année-là de 20'000 tonnes. Sur les 17'100 tonnes de matériel éliminé, 66% a été récupéré et 32% est incinéré.
Deux tendances contradictoires se dessinent pour l'avenir: soit les appareils se développent vers des modèles plus petits et moins gourmands en énergie, soit de plus en plus d'appareils permettent des connexions internet comme la télévision ou les smartphones ce qui mènera à une augmentation de la consommation. Pour Michel Monteil, il faudra vraisemblablement compter avec des effets de compensation, voire une augmentation.
ats/hof