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Hiver fatal pour la moitié des colonies d'abeilles en Suisse

Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles constaté dans une grande partie du monde reste largement inexpliqué. [Axel Heimken]
Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles constaté dans une grande partie du monde reste largement inexpliqué. - [Axel Heimken]
Début mai encore, les autorités estimaient qu'un tiers des abeilles n'avaient pas passé l'hiver. Finalement, la moitié de la population a été emportée, soit 100'000 colonies.

L'hiver dernier a été encore plus fatal qu'on le craignait aux abeilles. Alors que les premières estimations prévoyaient un taux de 30% de disparitions, ce sont finalement la moitié des colonies qui ont été décimées.

"L'analyse des résultats montre une image bouleversante", écrit l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) mardi dans un communiqué. L'OFAG a mené une enquête sur  plus de mille ruchers dans toute la Suisse et au Liechtenstein. Tous les cantons sont touchés dans une proportion plus ou moins forte. Ces pertes sont d'une ampleur encore jamais vue, avec près de 100'000 colonies perdues.

Le parasite varroa principale cause

Financièrement, cette hécatombe représente une perte de 25 millions de francs que les apiculteurs doivent supporter eux-mêmes. Les conséquences écologiques ne sont en revanche pas encore connues. Il n'est pas encore possible d'estimer l'impact sur la pollinisation des plantes utiles et sauvages.

Comme ailleurs dans le monde, le parasite varroa est la principale cause de la mort des abeilles. L'efficacité de nombreux produits ayant diminué en raison de la formation de résistance, les autorités sont en train d'étudier deux nouvelles méthodes de lutte, qui ne fourniront toutefois des résultats que dans quelques années.

Traitement en préparation

Vu la situation dramatique sur le terrain, la station fédérale Agroscope va tester l'efficacité d'un traitement coordonné sur le taux d'infestation et sur l'hivernage des colonies d'abeilles dans un essai en champs de grande envergure dans le Seeland bernois.

Les chercheurs ne peuvent en revanche incriminer les pesticides. Des cas sporadiques d'intoxication existent certes durant la saison estivale. Mais à l'heure actuelle, les études à disposition ne démontrent aucun lien entre les pertes hivernales et les pesticides agricoles.

Le varroa mis à part, le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles constaté dans une grande partie du monde reste largement inexpliqué malgré toutes les recherches entreprises. Les chercheurs privilégient une approche multifactorielle.

ats/vtom

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La météo défavorable aux abeilles

A lui seul, le parasite varroa ne peut pas détruire la moitié des abeilles. Encore lui faut-il un coup de pouce de la météo. A ce titre, la dernière saison ne pouvait lui être plus favorable.

Ainsi la précocité et la douceur du printemps 2011 ont incité les colonies à un élevage intensif de couvain, l'ensemble des oeufs et des larves, très tôt dans la saison.

Cela a permis au varroa de se multiplier rapidement, explique la station fédérale de recherche Agroscope. Conséquence: des seuils critiques de parasites ont été atteints avant que des traitements puissent être réalisés.

Le parasite varroa

L'action de cet acarien sur la colonie d'abeilles est triple: le varroa prélève le sang de l'abeille, il affaiblit son système immunitaire qui est ainsi plus sensible aux autres maladies et il agit comme vecteur d'autres agents pathogènes, les virus notamment.

Le parasitage des larves et des pupes par varroa raccourcit la durée de vie des abeilles d'hiver de près de 6 mois à moins de 3 mois, ce qui a pour conséquence que la colonie ne survit pas à l'hiver. L'intensité de ce phénomène dépend du nombre d'acariens dans la colonie.