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Le nombre de cancers dans le monde devrait croître de 75% d'ici à 2030

La recherche menée à l'Université de la santé et des sciences d'Oregon (nord-est des Etats-Unis) intervient après un précédent succès pour convertir des cellules de peau de singe en cellules souches embryonnaires en 2007. [© Jezper]
Le nombre des personnes atteintes d'un cancer devrait lui grimper de manière plus rapide pour passer de 12,7 millions en 2008 à 20,3 millions en 2030. - [© Jezper]
Le nombre de cas de cancers devrait connaître une augmentation de 75% d'ici à 2030, selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer, organisme dépendant de l'OMS et basé à Lyon, en France.

Les cas de cancers dans le monde devraient s'accroître à un rythme bien plus soutenu que l'accroissement naturel de la population, avec une augmentation évaluée à 75% d'ici à 2030, selon une étude publiée vendredi dans le revue médicale The Lancet Oncology.

La population de la planète devrait passer de sept milliards d'habitants en 2012 à 8,3 milliards en 2030. Mais le nombre des personnes atteintes d'un cancer devrait lui grimper de manière plus rapide pour passer de 12,7 millions en 2008 (dernier chiffre disponible) à 20,3 millions en 2030, avec notamment un bond de 93% des cas de cancers dans les pays les plus pauvres. En outre, le nombre des morts par cancer devrait passer de 7,6 millions en 2008 à 13,2 millions en 2030.

"Nous prévoyons, au niveau mondial, des hausses annuelles dans les taux des cancers colorectaux, des cancers du sein et de la prostate et pour les pays les plus riches des cancers du poumon pour les femmes", selon l'étude dirigée par le Dr Freddie Bray, du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), organisme dépendant de l'OMS et dont le siège est à Lyon, en France.

Liés au développement économique

Parallèlement, le nombre des cancers de l'estomac et du col de l'utérus devrait globalement diminuer et, dans les pays riches, il devrait en être de même avec les cancers du poumon chez les hommes.

Cette étude qui a utilisé les données de Globocan, une base de données du CIRC sur les cas de cancers dans les 184 pays, note la baisse attendue des cancers d'origine infectieuse comme ceux du col de l'utérus et du foie. Mais ce recul sera plus que compensé par la poussée du nombre des cancers du côlon et du rectum, de ceux du sein et de la prostate qui semblent associés au développement économique ou bien au mode de vie dans les pays occidentaux.

"Certains cancers semblent nettement associés au niveau de développement socio-économique", souligne l'étude. Le cancer colorectal constitue en cela un bon exemple: 40% des cas répertoriés à l'échelle de la planète sont concentrés dans les pays développés alors que ceux-ci ne totalisent que 15% de la population mondiale. "Les raisons de cette association ne sont pas claires" même si des facteurs alimentaires liés au mode de vie occidental peuvent être évoqués, selon l'étude.

Le cancer de la prostate est également associé aux pays les plus riches, toutefois l'utilisation répandue dans ces pays des tests de dépistage (PSA) explique en partie l'incidence accrue de ce cancer.

A l'inverse, les cancers du col de l'utérus sont "associés" aux pays en voie de développement au point de constituer la principale cause de mort par cancer dans de nombreux pays pauvres et d'y constituer globalement la forme la plus répandue de cette maladie. Le nombre des cancers du col devrait diminuer de 2% par an au niveau niveau mondial d'ici à 2030 alors qu'au contraire celui des cancers du sein s'accroîtra de 2%, selon ces projections.

ats/afp/hof

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