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Solar Impulse atteint le Maroc et réalise son premier vol intercontinental

Séquences choisies - Solar Impulse décolle de Madrid
Les images du décollage / L'actu en vidéo / 45 sec. / le 5 juin 2012
Solar Impulse est entré mardi après-midi dans l'espace aérien marocain en provenance de Madrid, après avoir traversé le détroit de Gibraltar. L'avion solaire, piloté par Bertrand Piccard, réalise son premier vol intercontinental.

Le Suisse Bertrand Piccard a décollé mardi matin de l'aéroport de Madrid pour rejoindre le Maroc à bord de Solar Impulse. L'avion solaire a franchi à 16h32 les 14 kilomètres du détroit de Gibraltar, qui sépare l'Europe et l'Afrique, réalisant ainsi son premier vol intercontinental. L'immense appareil ultra-léger devrait rallier Rabat en soirée, aux alentours de minuit.

A 05h22 précises, l'avion solaire avait décollé en douceur, presque en silence, de l'aéroport de Madrid-Barajas, ses batteries chargées à plein par le soleil. Bertrand Piccard, joint par téléphone après le décollage, s'est enthousiasmé de "ces magnifiques moments", alors que Solar Impulse était accompagné par la pleine lune.

L'invitation du roi Mohammed VI

Bertrand Piccard se préparant à embarquer. [EPA/Luca Piergiovanni]
Bertrand Piccard se préparant à embarquer. [EPA/Luca Piergiovanni]

Toute la journée, une caméra embarquée à bord a diffusé les images des vallées et des plateaux du sud de l'Espagne sur le site internet du projet. Après plus de douze heures de vol, Solar Impulse avançait à 70 kilomètres par heure, à plus de 8700 mètres d'altitude et dans un air glacial, pouvant atteindre moins 29 degrés Celsius. A cette altitude, Bertrand Piccard devait s'aider de son masque à oxygène pour respirer.

Avant l'atterrissage à Rabat, l'avion solaire se dirigeait vers le port marocain de Tanger. Parti de Payerne (VD) le 24 mai, l'avion solaire était arrivé le lendemain à Madrid pour une escale. André Borschberg avait piloté l'appareil lors cette première étape. L'avion n'avait pas pu redécoller rapidement pour le Maroc en raison du vent.

Solar Impulse se rend au Maroc à l'invitation du roi Mohammed VI et de l'Agence marocaine de l'énergie solaire. Ce voyage coïncide avec le lancement de la construction dans la région de Ouarzazate de la plus grande centrale thermo-solaire jamais réalisée à ce jour. Celle-ci devrait, à terme, éviter l'émission de 3,7 millions de CO2 et atteindre d'ici à 2020 une capacité totale de 2000 mégawatts.

Un projet ambitieux

Le périple de Solar Impulse doit aussi permettre à l'équipe de tester l'appareil dans le cadre du trafic aérien international et des grands aéroports. Sept années de travail ont été nécessaires à 70 personnes et de 80 partenaires pour construire cet avion en fibre de carbone.

Solar Impulse est le premier appareil conçu pour voler de jour et de nuit sans carburant ni émissions polluantes, grâce à l'énergie solaire. Il est mû par quatre moteurs électriques, d'une puissance de 10 chevaux chacun, alimentés par 12'000 cellules photoélectriques couvrant son immense aile. De l'envergure d'un Airbus A340 (63,4 mètres), il ne pèse néanmoins que 1,6 tonne, soit le poids d'une voiture moyenne.

agences/dk

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