Précurseur de l'ère Internet, ce simple terminal en forme de petite boite cubique fournie gratuitement par France Télécom s'était imposé rapidement dans les foyers français. La croissance du Minitel sera surtout dopée par le boom de services "roses" comme les rencontres coquines virtuelles facturées à prix d'or avec le mythique "3615 ULLA".
Mais le Minitel n'a pas fait que réveiller la libido des Français. On y trouvait aussi de nombreuses applications comme l'annuaire téléphonique ou l'achat par correspondance. L'usage de ce terminal a aussi amené à repenser la relation homme machine, la frontière entre le privé et le professionnel, ou encore soulevé le problème de la protection des données, la pratique du "pseudo" et de l'anonymat - des questions centrales à l'heure du tout connecté.
Bref, le Minitel est mort mais son héritage est, lui, bien vivant.
Yann Amedro/oang
Trente ans d'histoire du minitel en archives
Encore plus de 400'000 usagers
L'aventure du Minitel a commencé dans les années 70 dans les laboratoires de la direction générale des télécommunications, société publique ancêtre de France Télécom. Ils mettent en place à l'époque une nouvelle norme réseau de vidéotexte, au moment où le gouvernement français décide la mise en place d'une expérimentation sur l'annuaire électronique.
Fin 2011, il ne restait plus que 600'000 à 700'000 terminaux en circulation, selon l'opérateur France Télécom, loin des neuf millions encore présents dans les foyers et les entreprises hexagonales il y a encore dix ans. Il y avait selon les estimations encore 420'000 usagers jusqu'au-boutistes.
afp