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L'inactivité physique responsable d'un décès sur dix dans le monde

Se remettre au sport, c'est bien, mais il faut y aller progressivement.
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L'inactivité physique serait la cause de 5,3 millions des 57 millions de décès répertoriés à travers le monde en 2008. - [Studio DER]
Près d'un décès sur dix dans le monde pourrait être imputé au manque d'activité physique, d'après une étude publiée mercredi, qui souligne que l'inactivité est un vrai problème de santé publique.

Le manque d'activité physique est responsable d'un décès sur dix dans le monde, à peu près autant que le tabac ou l'obésité, selon une étude publiée mercredi dans le cadre d'un numéro spécial de la revue médicale britannique Lancet. Pour la seule année 2008, l'inactivité physique serait ainsi responsable de 5,3 millions des 57 millions de décès répertoriés à travers le monde.

A la veille des jeux Olympiques, la revue médicale souligne l'acuité d'un problème difficile à résoudre. "Le rôle de l'inactivité physique continue à être sous-évalué en dépit de preuves solides existant depuis plus de 60 ans quant à son impact sur la santé", relève Harold W. Kohl (Université du Texas) qui ajoute que "beaucoup reste à faire pour traiter l'absence d'exercice comme un vrai problème de santé publique".

10% des cancers du sein et du côlon

Selon le Dr I-Min Lee (Harvard Medical School de Boston), 6 à 10% des quatre grandes maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancers du sein et du côlon) seraient liées au fait de pratiquer moins de 150 minutes d'activité modérée par semaine, comme recommandé par l'OMS. Cette recommandation correspond à 30 minutes de marche rapide cinq jours par semaine.

En analysant un grand nombre d'études, le Dr I-min Lee a établi que 6% des maladies cardio-vasculaires, 7% des diabètes de type 2 (le plus courant) et 10% des cancers du sein et du côlon, pouvaient globalement être attribuées à l'inactivité physique.

Augmenter l'espérance de vie

Pour les seules maladies cardio-vasculaires, 400'000 décès (dont 121'000 en Europe) auraient ainsi pu être évités sur les 7,25 millions de décès provoqués par ces maladies dans le monde en 2008.

En généralisant l'activité physique, l'espérance de vie de la population mondiale pourrait augmenter de 0,68 année, soit à peu près autant que si tous les obèses américains revenaient à un poids normal, ajoute l'étude.

afp/vtom

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Un tiers des adultes sont inactifs

Selon une autre étude réalisée sur 122 pays et dirigée par le Dr Pedro C. Hallal (Université de Pelotas au Brésil), un tiers des adultes et 4 adolescents sur 5 dans le monde ne font pas suffisamment d'exercice physique, ce qui accroît de 20 à 30% leur risques d'avoir des maladies cardio-vasculaires, du diabète et certains cancers.

Les adultes les plus inactifs se retrouvent à Malte (71%), en Serbie (68%), au Royaume Uni (63%), tandis que la Grèce et l'Estonie figurent dans le peloton de tête avec seulement 16 et 17% respectivement d'inactifs.

"Dans la plupart des pays, l'inactivité augmente avec l'âge et est plus importante chez les femmes que chez les hommes (34% contre 28%).

L'inactivité augmente également dans les pays à hauts revenus", ajoute le Dr Hallal.

L'activité physique contre les rechutes chez les patients atteints de certains cancers

Des activités physiques adaptées permettent de diminuer de 50% le risque de rechute chez des patients atteints de cancer du sein, du côlon ou de la prostate, selon le cancérologue Thierry Bouillet.

"Les études montrent qu'il y a un bénéfice quelque soit le facteur pronostic", précise-t-il. Mais les données scientifiques montrent également que la pratique d'une activité physique ne sert à rien si elle n'est pas assez intense.

Pour le cancer du sein, le seuil a été fixé à l'équivalent d'environ trois heures de marche rapide par semaine, mais pour les deux autres cancers, c'est le double.

Difficulté supplémentaire, l'effort doit être pratiqué sur une période de 6 à 12 mois avant d'obtenir un effet quelconque, pas évident pour des malades épuisés par leur cancer.

"Si 30% des cancéreux faisaient du sport, la sécurité sociale pourrait économiser 600 millions d'euros, sur les médicaments uniquement, sans compter les arrêts de travail", estime-t-il.

Comment convaincre les gens de se bouger?

Selon Gregory Heath (Université du Tennessee), qui a étudié les opérations tentées entre 2001 et 2011, les moyens les plus efficaces pour que les gens se bougent sont les campagnes de presse ou les petits messages chocs comme "monter à pied plutôt qu'en ascenseur".

Il cite également en exemple les clubs de randonnée, la création de pistes cyclables ou l'interdiction ponctuelle des centre-villes aux voitures.

Des efforts sont particulièrement nécessaires dans les pays à faibles et moyens revenus où les changements économiques et sociaux risquent de réduire rapidement l'activité physique jusque là liée au travail et aux transports, ajoute Gregory Heath.

Feu vert au médicament anti-obésité Qsymia

L'agence américaine des médicaments (FDA) a donné le feu vert mardi soir à la mise sur le marché de l'antiobésité Qsymia (anciennement appelé Qnexa) du laboratoire américain Vivus. Il s'agit du deuxième médicament de ce type à être autorisé depuis treize ans.