Google menace Paris de ne plus mettre de liens sur les médias français sur son moteur de recherche. Le géant informatique américain refuse l'idée de payer pour avoir le droit d'afficher des articles de presse dans ses services, a-t-il fait savoir jeudi.
Intérêt en Allemagne et en Suisse
Les éditeurs français, eux, ont demandé au gouvernement d'élaborer un projet de loi en ce sens. La France n'est d'ailleurs pas le seul pays à envisager une telle législation. C'est l'Allemagne qui a relancé l'idée d'une Lex Google cet été.
L'association Médias Suisses, qui représente les éditeurs de presse helvétiques, approuve. Selon ses membres, il s'agit d'une mesure intéressante pour trouver de nouvelles sources de financement.
Rapports tendus
Autre son de cloche du côté de Google. Dans une lettre adressée au gouvernement français, le groupe de Mountain View affirme que taxer pour consulter, c'est réduire l'accès à l'information et freiner le développement d'internet.
Cette prise de position arrive dans un contexte tendu entre Google et Paris, quelques jours après la publication d'un rapport d'une commission française fustigeant le manque de transparence du géant dans sa politique de confidentialité.
Par ailleurs, Google a mis Wall Street en émoi jeudi en publiant prématurément et par erreur ses résultats trimestriels, très en dessous des attentes. L'action du géant américain s'est immédiatement effondrée de près de 10% avant d'être suspendue. (Lire: L'action Google chute à New York après l'annonce de résultats décevants)
Loïs Siggen Lopez/dk
Au Brésil, les journaux ont quitté Google
Une polémique identique oppose Google et l'Association nationale des journaux brésiliens (ANJ).
Devant le refus de la société américaine de payer des droits aux éditeurs, l'ANJ a recommandé l'an dernier à ses membres de se désinscrire du service Google News.
Cette recommandation a été suivie par 154 membres de l'association représentant 90% du lectorat au Brésil, a indiqué jeudi le Knight Center for Journalism in the Americas.
En 2010, Associated Press avait abandonné Google News pour les mêmes raisons avant de revenir en arrière sept semaines plus tard.