Modifié

Nestlé a inauguré son "Institute of Health Sciences" à l'EPFL

Le conseiller fédéral Alain Berset, présent lors de l'inauguration de l'"Institute of Health Sciences" de Nestlé à l'EPFL, a salué l'investissement privé dans la recherche, tout en soulignant qu'elle doit rester libre.
Le conseiller fédéral Alain Berset, présent lors de l'inauguration de l'"Institute of Health Sciences" de Nestlé à l'EPFL, a salué l'investissement privé dans la recherche, tout en soulignant qu'elle doit rester libre.
L'"Institute of Health Sciences" (NIHS) de Nestlé a été inaugurée vendredi à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, deux ans après l'annonce de ce projet, qui a pour but de créer de nouveaux produits afin de répondre aux futurs défis de santé publique.

Nestlé a inauguré vendredi à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) son "Institute of Health Sciences" (NIHS). La multinationale veut se positionner en leader des aliments qui serviront à prévenir des maladies chroniques. Le conseiller fédéral Alain Berset a salué l'investissement privé dans la recherche, qui doit toutefois rester libre.

500 millions investis

Deux ans après l'annonce du projet de Nestlé et de l'EPFL, l'institut a été porté sur les fonts baptismaux en grande pompe dans le Quartier de l'innovation de la Haute Ecole. Quelque 500 millions de francs devraient être investis durant la prochaine décennie.

"Nous nous sommes engagés à accélérer la recherche et le développement" afin de créer des nouveaux produits qui devront répondre aux futurs défis de santé publique et lutter contre l'explosion des coûts de la médecine, a expliqué Paul Bulcke, administrateur délégué de Nestlé.

"Alicaments"

Face à des maladies chroniques qui prennent des proportions épidémiques, comme l'obésité ou le diabète, Nestlé entend mettre à terme sur le marché des aliments d'une nouvelle génération.

S'il se refuse visiblement à les appeler "alicaments", ceux-ci s'apparenteront cependant à des médicaments et auront la capacité de prévenir et gérer ces maladies, selon la multinationale.

Ce secteur, qui génère déjà deux milliards de francs de chiffre d'affaires chez Nestlé, a "un potentiel considérable" si l'on prend en compte le vieillissement de la population.

Une nutrition plus appropriée, mieux ciblée et en fin de compte personnalisée est à même d'intéresser des milliards d'individus.

ats/aduc

Publié Modifié

Des solutions nutritionnelles

En 2016, il y aura moins d'enfants de 0 à 5 ans que de personnes âgées de plus de 65 ans dans le monde, a déclaré Peter Brabeck, président du conseil d'administration de Nestlé.

De 10 à 30% de la population est obèse, environ 10% est atteinte de diabète et 5 à 30% des gens entre 70 et 90 ans souffre d'Alzheimer, a énuméré le responsable.

Avec l'"Institute of Health Sciences" (NIHS), Nestlé veut pouvoir fournir des "solutions nutritionnelles cliniquement démontrées" pour les pathologies dans la santé cérébrale, métabolique et gastro-intestinale.

"Nous faisons oeuvre de pionniers en façonnant un nouveau domaine entre l'industrie alimentaire et l'industrie pharmaceutique", a martelé Peter Brabeck.

Discours d'Alain Berset

Dans son discours lors de l'inauguration de l'institut, le conseiller fédéral Alain Berset, pourtant responsable de la santé, n'a pour ainsi dire pas dit un mot sur la problématique du vieillissement de la population et des maladies chroniques.

L'essentiel de son intervention a été consacrée aux relations entre économie privée et recherche. Le chef du Département de l'intérieur a souligné que le secteur privé finance deux tiers de la recherche en Suisse et a investi en 2008 près de 12 milliards de francs dans cette activité.

Il a relevé néanmoins que "des parlementaires" craignaient de voir l'économie mettre la main sur la recherche. Or chaque partenaire a intérêt à conserver une recherche indépendante, a affirmé Alain Berset.

"Pour réussir, l'économie a aussi besoin d'une recherche libre". Dans ce respect des uns et des autres, "hautes écoles et industrie tirent mutuellement profit de leur coopération et se complètent", a ajouté le ministre.