Des phénomènes extrêmes sont survenus partout dans le monde en 2012, en particulier dans l'hémisphère Nord, entraînant de très nombreux records de chaleur et une fonte record de la banquise arctique, a indiqué mercredi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les années 2001 à 2011 font partie des plus chaudes jamais enregistrées, et les dix premiers mois de 2012 laissent penser que cette année ne fera pas exception, pointent les experts de l'agence. La période janvier-octobre 2012 se classe ainsi "au 9e rang des plus chaudes jamais observées depuis le début des relevés en 1850", selon l'OMM.
Hausse continue de la température depuis avril
Bien que 2012 ait débuté par un épisode La Niña d'intensité faible à modérée, qui a eu pour conséquence de refroidir le climat, depuis avril "la température moyenne à la surface des terres et des océans a continué d'augmenter mois après mois", souligne l'OMM.
Des températures supérieures à la moyenne ont été enregistrées sur la majeure partie de la planète, plus particulièrement en Amérique du Nord (à l'exception de l'Alaska), en Europe méridionale, dans l'ouest et le centre de la Russie et dans le nord-ouest de l'Asie.
Sécheresse, inondations et ouragans
Ces vagues de chaleur ont provoqué des sécheresses, mais aussi des inondations (une atmosphère plus chaude est plus humide). En outre, le bassin de l'Atlantique a connu pour la troisième année consécutive une période des ouragans plus active que la normale, avec 19 tempêtes dont 10 ouragan dont Sandy. L'Asie orientale a aussi été frappée par de puissants typhons.
Assez paradoxalement, l'année 2012 aura été aussi marquée par un froid extrême de fin janvier à mi-février, notamment en Russie et en Europe, avec des températures inférieures allant jusqu'à -50° Celsius. Mais, relève le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud, "la variabilité naturelle du climat est due à des phénomènes comme El Niño et La Niña qui ont une incidence sur les températures et les précipitations aux échelles saisonnières et annuelles, mais ne remettent pas en cause la tendance générale au réchauffement sur le long terme" imputable à l'action humaine.
afp/ptur
Fonte record de la banquise
Conséquence de ce réchauffement climatique, la banquise de l'Arctique a atteint le 16 septembre son minimum saisonnier - 3,41 millions de km2, soit l'étendue la plus réduite qui ait été constatée depuis le début des observations par satellite, indique l'OMM, confirmant des données publiées en septembre par le Centre national américain de la neige et de la glace (NSIDC).
La banquise de l'Arctique a ainsi perdu quelque 11,83 millions de km2 entre mars et septembre. "L'étendue des glaces de l'Arctique a atteint un nouveau minimum record. La banquise a fondu cette année à un rythme alarmant qui met en lumière les profonds bouleversements survenant dans les océans et la biosphère", s'inquiète Michel Jarraud.
Son constat est sans appel: "le climat évolue sous nos yeux et continuera de le faire à cause des gaz à effet de serre dont la concentration dans l'atmosphère ne cesse d'augmenter, atteignant une fois encore des niveaux records".